Gabon/Subvention d’aide à la presse privée : Le président de la Transition aurait-il menti aux patrons des médias ?

LIBREVILLE (Equateur) – La question taraude les esprits des patrons des entreprises de la presse privée (papier et en ligne) d’autant plus que le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema avait annoncé publiquement l’augmentation de cette subvention d’aide à la presse privée de 127 millions à 500 millions de FCFA. Malheureusement, il n’en est rien, semble-t-il.

 

Le 3 septembre 2023, devant la presse nationale et internationale, le président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema avait annoncé l’augmentation de la subvention d’aide à la presse privée de 127 millions à 500 millions de FCFA.

 

Une décision fortement appréciée par les patrons des médias privés qui peinent à s’en sortir avec une aide dérisoire de 127 millions de FCFA pour une centaine de médias.

 

En prenant une telle décision, le Chef de l’État qui reconnaît l’importance de la presse privée et les difficultés auxquelles cette dernière est confrontée, veut mettre un terme à la précarité dans laquelle vivent ces entreprises qui participent à l’expression démocratique au Gabon, et accompagnent les autorités du pays mieux que les médias publics, n’en déplaisent à certains.

 

Malheureusement, l’euphorie des patrons de ces entreprises de presse a été de courte durée. Le Ministère de la Communication aurait décidé, apprend-on, de passer outre cet engagement du Chef de l’État aux médias privés.

 

Pour cette année 2023, c’est moins de 127 millions de FCFA qui auraient été redistribués à une centaine de médias qui doivent s’attendre à recevoir des montants dérisoires, pire que l’année dernière, d’après une source du Ministère de la communication.

 

D’où la question de savoir : Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema aurait-il menti aux médias privés ?

 

Selon une source proche de la Présidence de la République, la parole du Chef de l’État qui est sacrée ne souffrirait d’aucune ambiguïté. « Il a dit 500 millions, c’est donc 500 millions de FCFA qui auraient dû être versés aux entreprises de presse privée et non les 127 millions de FCFA », rapporte notre source.

 

Alors, comment expliquer que le Ministère de la Communication fasse le contraire, lorsqu’on sait que la parole d’un Chef est sacrée ? Une interrogation qui mérite des éclaircissements des responsables dudit Ministère, pensent les patrons des médias privés très remontés.

 

Aussi, pour exprimer leur mécontentement, certains d’entre eux ont décidé de se constituer en collectif pour rencontrer le Directeur de la Communication de la Présidence de la République dans les prochains jours, apprend-on.

 

Une ire qui peut se comprendre, car si vous dépensez près d’un million de FCFA pour régulariser votre entreprise, et qu’en retour, vous recevez moins de 2 millions de subvention, il est évident que vous êtes perdant.

 

Récemment, au cours d’une rencontre, le Ministre de la Communication a rappelé aux patrons des médias privés que la subvention n’était qu’une aide de l’État qui peut disparaître à tout moment, qu’il revenait à ces entreprises de presse de se battre pour avoir la publicité et survivre.

 

Mais le Ministre de la Communication a semble-t-il oublié que la publicité au Gabon est monopolisé par les médias publics qui, en plus de recevoir une subvention de l’État, ont également, chaque mois, la Redevance audiovisuelle et cinématographique (Rac).

 

Pourquoi donc être autant exigeant envers des médias privés qui ont le mérite de se battre pour exister, informer les populations et accompagner les autorités du pays, souvent sans rien recevoir en retour ?

 

Le Président de la Transition qui est conscient de ces réalités, a estimé, à juste titre, qu’il était urgent d’aider ces médias privés en augmentant leur subvention à 500 millions de FCFA.

 

Le Ministre de la Communication qui est bien décidé à mettre de l’ordre dans ce secteur d’activité de la presse privée, devrait envisager d’organiser une task force ou les états généraux de la presse privée. Ceci aurait le mérite de lui permettre de mieux cerner les problèmes de ce secteur important et d’y apporter des solutions adéquates.

 

Mais pour l’heure, nous disons, il faut payer d’abord les 500 millions de FCFA de subvention décidés par le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Le reste, on le verra plus tard.

 

James RHANDAL

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