Gabon : Les employés de Rougier Gabon lancent un SOS au gouvernement et au CTRI

MITZIC (Equateur) – Le site forestier de Rougier Gabon en plein milieu de la forêt, sans réseau de communication, à quelques heures de Mitzic est devenu depuis près d’un an, pour les employés, un véritable enfer. Selon les employés, au prétexte de maximiser le profit, le français Stéphane Jaffret, nouveau patron de l’entreprise depuis janvier 2023, multiplierait des abus de pouvoir, licenciements abusifs, sanctions abusives, réquisition de salaires, menaces, fausses accusations, plusieurs formes de dictatures…, en violation du Code du travail.

  

D’après les employés du site forestier, c’est sous la manipulation du directeur forêt de l’entreprise, Philippe Jeanmart, du responsable du site, Frédéric Drouet et du chef du personnel Edou Kévin, que le nouveau patron agirait de la sorte.

 

Et c’est dans ce contexte, que la semaine passée, les femmes des employés, ont pris le relais de leurs conjoints pour essayer de bloquer pour longtemps les activités, afin de se faire entendre.  L’objectif étant de réclamer, sans risque de se faire licencier, de meilleures conditions d’existence, notamment l’eau, l’électricité, les médicaments, etc… dont l’approvisionnement aurait été réduit significativement par les responsables de Rougier Gabon.

 

Selon le témoignage des riverains, tout a commencé avec la fermeture de l’Ivindo, un chantier forestier proche de la Lopé dans l’optique de créer un « camp avancé » à plus de deux heures de route de Mikongo 1er base vie du site. Mikongo tout comme Babylone, 2eme base vie, sont situées l’une et l’autre à une quarantaine de Km du village Biboulou proche de Mitzic sur la route nationale n°2.

 

Les travailleurs de l’Ivindo devant le fait accompli, vont servir de cobayes à ce nouveau type de camps appelé « camps avancé », un camp forestier où les familles des salariés ne sont pas autorisées. Les travailleurs sont entassés dans des chambres par quatre, sur des lits superposés. Ce type de camp est devenu le moyen par lequel l’entreprise française entend doper ses marges bénéficiaires.

 

Dans ce camp, sans véritable vie, ils recevaient de l’eau minérale parmi tant d’autres commodités. Mais depuis quelques semaines, c’est le calvaire. Forcés de boire de l’eau de puits, les problèmes de santé s’enchaînent au dire des travailleurs.  Ils y travaillent deux semaines d’affilées avant d’en sortir la troisième semaine pour retrouver la chaleur familiale pour une journée.

 

Mais, à Mikongo et à Babylone, où les conditions de vie étaient meilleures, les nouveaux patrons ont décidé d’ôter cette paix minime aux employés.  Plus d’électricité en permanence. Coupure du courant le matin de (7h-12h) et le soir de (14h-17h). L’électricité n’étant disponible qu’à partir de la tombée de la nuit jusqu’au matin, ainsi que les week-ends.

 

Dans les ménages, il est désormais difficile de garder la chaîne de froid des aliments, les appareils des salariés sont en périls, sans oublier que les enfants et les femmes des salariés en plus d’être coupés du monde extérieur (pas de réseau) sont désormais privés du droit de regarder la télé, ils sont obligés de déambuler dans le camp, quand la cité des cadres, à quelques pas de là, garde ses privilèges (courant et eau 24h/24).

 

Selon un autre employé, l’objectif final de toutes ces restrictions et tracasseries, est de faire de Mikongo, ainsi que de Babylone, d’autres « camps avancés ». Ce qui obligerait les travailleurs à être séparés de leurs familles. Elles sortiraient des actuelles bases vie, alors que leurs contrats sont liés à leur présence sur ces sites sur lesquels il y a des écoles, des économats et infirmeries, même si celles-ci ne servent plus à grand-chose.

 

L’entreprise Rougier Gabon qui totalise 70 ans de présence au Gabon serait devenue un véritable enfer pour les travailleurs gabonais. Son modèle économique traditionnel, reposant sur la vente des grumes et de contre-plaqué, semble s’essouffler à côté de la concurrence indienne et chinoise.

 

Les employés qui vivent quotidiennement sous des multiples menaces, ne compte que sur l’intervention du gouvernement ou du CTRI, afin que leur droit à une vie descente soit respecté. Les salariés gabonais vivent dans la terreur, car plusieurs qui avaient manifesté en avril dernier ont été licenciés sans ménagement. Ceux dont les femmes ont osé manifester récemment font l’objet de sanctions et de menaces.

 

« Nous, employés de Rougier Gabon lançons un SOS, afin que le CTRI nous vienne en aide et rétablisse nos droits et notre dignité de gabonais faces à nos bourreaux », a déclaré un salarié de Rougier Gabon.

 

Vivement que le gouvernement ou le CTRI intervienne pour mettre un terme à ces traitements d’un autre âge.

 

 

Le Fils de MOUILA

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