Gabon/CTRI : Connaître le marché financier et les établissements d’intermédiation financière pour éviter d’être floué

LIBREVILLE (Equateur) – Les marchés financiers permettent aux États et entreprises qui ont besoin d’argent pour mener à bien leurs projets, de lever des fonds auprès d’investisseurs. Malheureusement, s’il n’est pas bien informé des exigences du marché, où certains investisseurs pratiquent des taux d’intérêt très élevés, un Etat peut se retrouver en difficulté sur plusieurs années, hypothéquant ainsi l’avenir de son peuple. D’où l’importance pour les autorités de la Transition gabonaise de faire très attention aux établissements d’intermédiation financière du marché régional.

 

Les autorités de la Transition gabonaise, en tête desquelles le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, ont des projets pour le développement économique et social du Gabon. Certains sont en cours, tandis que d’autres sont en attente de financement.

 

Nonobstant des ressources financières propres, le Gabon, comme la plupart des pays africains, a besoin de lever des fonds sur le marché financier régional, afin de financer ses projets d’investissement pour son développement et pour le bien-être du peuple gabonais. Et pour atteindre cet objectif, l’accompagnement d’un établissement d’intermédiation financière crédible et expérimenté s’avère indispensable. Autrement, on se retrouverait floué à rembourser un taux d’intérêt supérieur à la norme, mettant le pays en difficulté.

 

Cependant, tous les établissements d’intermédiation financière ne sont pas crédibles. L’exemple récent de Majoris Financial Group et la société de bourse BEMS épinglés par le ministre gabonais de l’Economie et des Participations, conforte cette assertion et devrait faire réfléchir à l’avenir les autorités de la Transition.

 

Ces deux établissements financiers africains (ivoiriens et camerounais) sollicités par l’Etat gabonais n’ont pas été en mesure de remplir convenablement leur engagement. Le premier cité n’a pas été en mesure de mobiliser les fonds attendus, tandis que le second aurait manqué de transparence.

 

En effet, Majoris Financial Group a été dans l’incapacité de mobiliser des fonds depuis le mois de décembre 2023. Quant à BEMS, il aurait fait un placement privé de 20 milliards dénommé EOG PP 6,5 NET 2024-2028, dans la période de souscription du 27 février au 15 Mars 2024. Le montant levé est de 20 milliards, alors qu’il n’y a que 16 milliards qui aient été transférés au Trésor public.

 

Par leur incapacité, ces deux établissements financiers ont assurément mis en difficultés l’Etat gabonais, et par ricochet la mise en œuvre de certains projets au bénéfice des populations. Une situation qui révèle ici le manque de clairvoyance des organes de contrôle du Ministère de l’Economie gabonais et la corruption de certains agents. Car, sur quels critères ces deux établissements ont-ils été choisis, sachant qu’ils opèrent depuis moins de 5 ans sur le marché financier régional ?

 

En effet, Majoris Financial Group existe depuis 2022 et la société de bourse BEMS depuis octobre 2023 seulement. A l’évidence, ils n’ont aucune expérience dans le domaine de l’intermédiation financière. Or, le choix d’un établissement d’intermédiation financière devrait se faire sur la base de certains critères, dont une expérience avérée dans le domaine. Disposé d’un agrément (autorisation de fonctionnement), fut-il délivré par une institution financière telle que la COSUMAF par exemple, n’est pas une garantie d’expertise dans le domaine.

 

Le Gabon étant à l’heure de la restauration des institutions avec le CTRI, il va sans dire que certaines pratiques doivent prendre fin et leurs auteurs sévèrement sanctionnés. Le choix des investisseurs et des établissements d’intermédiation financière, doit se faire désormais sur la base des critères objectifs, clairement établis, car il en va du développement du pays et du bien-être du peuple gabonais.

 

 

 

LA REDACTION  

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