Gabon : Les mutants de l’ancien système tentent d’asphyxier l’UDB
LIBREVILLE (Equateur) – À l’approche des élections locales de 2025, un phénomène préoccupant se propage au sein de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Une série d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) et de ses satellites tentent une reconversion opportuniste sous les habits du changement.
Une infiltration méthodique, orchestrée par trois blocs distincts mais guidés par un même objectif : récupérer un appareil politique encore sain pour y injecter les toxines d’un ancien monde en décomposition.
Trois visages, une même logique : dévoyer la cinquième République
Les analystes politiques s’accordent à dire que la principale menace pour l’UDB ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur. Trois blocs identifiés incarnent cette menace :
1. Les rescapés du PDG : Ceux-là sont facilement reconnaissables : ils ont été les bénéficiaires assumés du système PDG, souvent nommés à de hautes fonctions ou élus sous la bannière de ce parti pendant des décennies. Certains, à l’image de Carmelia Ndoutoume Leclerc, gardent une ligne claire et revendiquent leur passé.
Mais une autre frange, plus trouble, tente aujourd’hui de se fondre dans les rangs de l’UDB, sans jamais faire acte de contrition. Ces acteurs caméléons recyclent des discours neufs sur des pratiques anciennes, menaçant la cohérence idéologique du parti.
2. Le courant « Pensée patriotique » : un mirage citoyen : Présenté comme un mouvement de jeunes patriotes, ce groupe est en réalité une excroissance mutante du PDG. Animé par quelques thuriféraires connues pour leur zèle d’antan, le mouvement s’appuie sur des liens communautaristes supposés avec le petit frère du président, et des cercles du pouvoir, pour s’imposer dans les fiefs électoraux.
À l’intérieur de l’UDB, leur posture ambiguë entretient la confusion : sont-ils des partenaires ou des imposteurs ? Le flou est entretenu volontairement, et les militants de terrain s’inquiètent d’une prise de pouvoir rampante, sans légitimité démocratique.
3. Les transhumants opportunistes : Le troisième groupe est sans doute le plus dangereux car le plus insaisissable. Il s’agit d’individus sans base militante, qui changent de veste au rythme du vent politique. Ils tentent d’investir les listes locales, parfois même en tête, alors qu’ils n’ont jamais milité ni porté un projet de terrain.
Leurs méthodes ? La rumeur, le clientélisme, la promesse de financement ou de soutien occulte. Leur but ? Profiter de la dynamique populaire de l’UDB pour se maintenir ou rebondir politiquement.
Une stratégie de sabotage déguisée en ralliement
Ce qui semblait, il y a quelques mois encore, comme une ouverture démocratique maîtrisée s’est transformé en un cheval de Troie. Derrière les sourires et les déclarations d’allégeance à la République, les intentions sont claires : déstabiliser l’UDB de l’intérieur, semer la confusion parmi les militants et imposer une logique clanique au sein d’un parti qui se veut républicain, populaire et moralement irréprochable.
La base militante appelle à la vigilance
Face à cette offensive, plusieurs voix s’élèvent. Dans les sections locales, les militants historiques dénoncent une trahison des idéaux portés par le président Oligui Nguema lors de son élection au suffrage universel.
« L’UDB n’est pas un refuge pour les recalés du vieux monde », déclare un cadre du parti Akanda avant d’ajouter « Nous avons conquis la confiance du peuple, nous n’allons pas la brader à ceux qui ont toujours méprisé la volonté populaire. »
Un appel à la lucidité collective
La transition gabonaise repose sur un pacte moral fort entre le peuple et ses institutions. L’UDB en est le véhicule politique. À ce titre, elle se doit de rester vigilante, cohérente et fidèle à ses principes fondateurs. L’heure n’est plus à la naïveté, mais à la rigueur : trier, expulser, assainir, est parfaitement en accord avec l’inclusion du triptyque de la devise de l’UDB.
Si l’UDB veut rester ce qu’elle promet d’être, un parti de rupture, d’espoir et de justice, elle devra se débarrasser des fardeaux du passé qui s’invitent à sa table sans y être conviés.
LA RÉDACTION
