Gabon : Quand la générosité gabonaise se heurte à l’ingratitude
LIBREVILLE (Equateur) – La Cinquième République n’est pas seulement un changement institutionnel : elle marque aussi le début d’une transition des mentalités. La récente polémique autour de l’interdiction de certaines activités informelles aux étrangers révèle cette mutation profonde.
Entre hospitalité légendaire et exigence de souveraineté économique, le peuple gabonais affirme ses priorités. La transition politique qui a conduit à la Cinquième République a marqué un tournant historique pour le Gabon.
Mais si le changement institutionnel constitue une avancée majeure, il n’est qu’une étape. Le véritable défi réside désormais dans la transition des mentalités, condition essentielle pour bâtir un avenir durable et réconcilié.
Cette mutation se lit déjà dans la réaction du peuple gabonais face à la récente décision d’interdire certaines activités informelles aux étrangers. Loin d’être anecdotique, cette mesure traduit une volonté politique de protéger des secteurs économiques vitaux, souvent devenus le dernier refuge de survie pour des milliers de compatriotes.
Pour beaucoup, elle incarne une justice sociale longtemps attendue : redonner aux nationaux leur place légitime dans un marché saturé et parfois dominé par une main-d’œuvre étrangère plus structurée et compétitive. Cependant, la polémique née de cette décision a mis en lumière une contradiction.
Le Gabon a toujours été une terre d’accueil et d’hospitalité, offrant à de nombreux étrangers un cadre de vie paisible et des opportunités économiques. Mais certaines réactions hostiles face à la régulation actuelle révèlent une forme d’ingratitude, voire d’hypocrisie.
Car nul ne peut oublier que l’économie gabonaise appartient d’abord à ses fils et filles, et qu’aucun étranger ne saurait revendiquer davantage de droits que le peuple souverain.
Au-delà de la controverse, l’enjeu est clair : la transition des mentalités doit permettre aux Gabonais de protéger leurs intérêts économiques tout en restant fidèles à leurs valeurs d’ouverture et de solidarité.
L’hospitalité légendaire de notre pays n’est pas remise en cause, mais elle doit être respectée. Car une hospitalité trahie perd de son sens et fragilise la cohésion nationale.
La Cinquième République ouvre donc un nouveau chapitre de notre histoire. Il appartient désormais à chaque gabonais d’accompagner cette transition des mentalités, afin que l’État républicain et le peuple souverain marchent ensemble vers un avenir de justice, de dignité et de prospérité partagée.
LA RÉDACTION
