Gabon : Quand les parents deviennent complices de la délinquance de leurs enfants

LIBREVILLE (Equateur) – Les agressions en milieu scolaire prennent des proportions inquiétantes. Le dernier fait en date, celui du petit Warren Loundou du Collège privée René Descartes, agressé violemment par ses condisciples. Pour Jocelyn Louis N’Goma, acteur de la société civile, cette agression du petit Warren Loundou n’est pas un simple fait divers : c’est le symptôme d’un mal social profond, nourri par la consommation de stupéfiants et la démission morale de certains parents. Lecture.

 

Les faits sont clairs. Ce déchaînement de violence gratuite ne peut s’expliquer que par l’influence de la drogue sur des esprits déjà fragiles. Les jeunes auteurs de cette agression ne sont pas des héros. Ce sont des enfants perdus, livrés à eux-mêmes, que des parents complaisants ont laissé dériver dans une illusion de toute-puissance.

 

Autrefois, dans nos quartiers, les rares fumeurs de chanvre se cachaient. La société les marginalisait, non par méchanceté, mais parce que la honte sociale servait de garde-fou moral. Aujourd’hui, les drogues dures ont pris le relais, et la honte a disparu. Le vice est devenu une mode, la déviance un badge de popularité.

 

Dans plusieurs établissements français installés au Gabon, le premier joint est une initiation culturelle occidentale. Nos enfants gabonais, par mimétisme, croient devoir épouser cette culture tordue pour faire comme les autres.

 

Et pendant que les parents, ignorants de ces pratiques, croient leurs enfants en sécurité dans des écoles réputées sérieuses, ces derniers fument en cachette, jusqu’à devenir dépendants.

 

Souvent, il est trop tard lorsque les parents découvrent la vérité.

 

Et quand le drame survient, ces mêmes parents, par peur de l’humiliation sociale, préfèrent cacher la dépendance de leurs enfants, au lieu de les sauver. Résultat : ils deviennent, sans s’en rendre compte, les complices silencieux de leur propre tragédie.

 

Un parent digne de ce nom, confronté à un tel acte, livrerait lui-même son enfant à la justice pour qu’il apprenne la gravité de ses actes. C’est cela, aimer son enfant : lui éviter la prison morale de la lâcheté et lui enseigner le sens de la loi.

 

Mais l’État, lui aussi, doit jouer pleinement son rôle.

 

Il doit soutenir les familles, aider les parents à canaliser les enfants, et restaurer l’autorité morale et éducative de la société. Au lieu de célébrer certains jeunes pour des raisons politiques, comme cela se faisait dans l’ordre ancien, où des délinquants étaient érigés en héros, il faut réhabiliter la valeur du mérite, de l’effort et de la discipline.

 

En couvrant leurs enfants délinquants, ces parents se rendent complices de leurs dérives. Mais en fermant les yeux sur ces dérives, l’État devient complice par omission.

 

Il est temps que la société gabonaise se ressaisisse. Que les familles reprennent leur rôle d’éducatrices. Que la honte redevienne un garde-fou. Et que la justice ne tremble plus devant la menace de ces nouveaux clans d’impunité.

 

Parce qu’en fin de compte, protéger un agresseur, c’est condamner tout un peuple à l’insécurité.

 

Et franchement… on peut faire ça à ses compatriotes ?

 

 

Jocelyn Louis N’Goma, acteur de la société civile.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Abonnez-vous à notre Newsletter