Le mouvement ‘’Appel à agir’’ va saisir le Tribunal pour exiger un examen de santé sur les capacités d’Ali Bongo à diriger

LIBREVILLE (Equateur) – Bien que le président gabonais Ali Bongo Ondimba ait repris ses activités, après son retour définitif au Gabon, le mouvement ‘’Appel à agir’’, reste dubitatif quant à ses capacités cognitives à continuer à assurer la gestion du pays.

 

Le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba est de retour dans son pays depuis le samedi 23 mars dernier. Un retour définitif qui a été ponctué par des audiences qu’il a accordées le mardi 26 mars aux présidents des institutions constitutionnelles, ainsi qu’aux leaders des confessions religieuses du Gabon. Démontrant à l’opinion nationale et internationale, qu’il est à nouveau apte à diriger son pays. Autrement dit, qu’il n’est plus question de parler de vacance du pouvoir.

 

Le Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) dont il est le président, a lu une déclaration mardi dernier, pour conforter cette position de son distingué camarade président. La communauté internationale, notamment les présidents africains de la zone CEMAC, ont d’ailleurs salué le retour triomphant d’Ali Bongo Ondimba, lors de la 14ème session ordinaire des Chefs d’Etats à N’Djaména au Tchad. Soutenant de fait, que le débat sur la vacance du pouvoir au Gabon était clos.

 

Cependant, si le mouvement ‘’Appel à agir’’ constate et se réjouit comme tous les gabonais du retour dans son  pays, du fils aîné d’Omar Bongo Ondimba, il continue néanmoins à camper sur sa position : Ali Bongo Ondimba n’est plus apte à diriger le Gabon. L’argument évoqué n’est rien d’autre que son état de santé consécutif à un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018 à Riyad en Arabie Saoudite.

 

Pour Elza-Ritchuelle Boukandou, l’une des figures de proue de ce mouvement, qui nous a accordé un entretien le mercredi 27 mars dernier à Libreville, cet AVC pourrait avoir affaibli non seulement les capacités physiques du président gabonais, mais surtout ses capacités cognitives. Le rendant certainement inapte à diriger le pays. Par conséquent, la vacance du pouvoir devrait être constatée par la Cour Constitutionnelle.

 

Pour y parvenir, confie-t-elle, son mouvement a donc décidé de saisir le Tribunal de Libreville, pour exiger du locataire du bord de mer, un examen de ses capacités cognitives et intellectuelles. « La présence d’Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République depuis samedi dernier, ne suffit pas à lever le doute sur la non-altération de ses capacités cognitives. Nous demandons toujours une expertise médicale », a déclaré Mme Boukandou.

 

Être rassuré sur les capacités cognitives du président gabonais à continuer de présider aux destinés du pays, est pour le mouvement ‘’Appel à agir’’ une exigence citoyenne, qu’Ali Bongo Ondimba doit à son peuple. « C’est un droit que nous avons en tant que citoyen, d’exiger d’être rassurés sur les capacités cognitives de celui qui nous dirige (…). L’exercice de la citoyenneté est consacré et protégé par la Constitution, la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen », a martelé la co-présidente du parti de l’opposition Pour le changement (PLC).

 

Cependant, étant donné que la justice (Tribunal) ne lit et n’applique que le droit, sur quelle base devrait-on exiger à Ali Bongo Ondimba un examen sur ses capacités cognitives ou autres, sachant que sur le plan Constitutionnel, il n’existe aucune disposition qui l’impose ? On se souvient qu’en novembre 2018, alors que le président gabonais était hospitalisé dans une structure sanitaire de Riyad en Arabie Saoudite, le président du PLC, Nicolas Nguéma, était le premier à exiger un examen de santé sur les capacités d’Ali Bongo Ondimba, à continuer de diriger le Gabon. Une initiative qui n’avait point prospéré en son temps. Ce qui amène plusieurs à penser, que le Tribunal de Libreville qui va être saisi par le mouvement ‘’Appel à agir’’, se déclarera simplement incompétent en la matière. Que fera alors le mouvement ‘’Appel à agir’’ dans ce cas ?

 

Toutefois, en tant que président de tous les gabonais, et dans la logique de rassurer son peuple, Ali Bongo Ondimba ne perdrait rien à se soumettre à un examen médical, quand bien même il n’existerait aucune disposition juridique qui l’y oblige. D’autant plus que cela mettra définitivement  fin au débat sur la vacance du pouvoir. L’intérêt supérieur de la nation qu’il chérit tant, et qui est actuellement menacé par une frange de la population, devrait être son uniquement préoccupation.

 

 

Levi NGOMA

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