Parlement/Ouverture 1ère session ordinaire : La présidente du Sénat interpelle le gouvernement sur les crimes rituels au Gabon

LIBREVILLE (Equateur) – La présidente de la Chambre haute du Parlement gabonais (Sénat), la vénérable sénatrice Lucie Milebou Aubusson Mboussou, a procédé le lundi 2 mars dernier à Libreville, à l’ouverture de la première session ordinaire du Parlement. L’insécurité qui menace la quiétude de la population gabonaise, ainsi que l’effectivité des lois sur la décentralisation et le transfert des compétences, étaient entre autres préoccupations, qu’elle a exposé dans son allocution circonstancielle au Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé.

 

La salle Jean Hilaire Obame du Palais Omar Bongo (Sénat) de Libreville, a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture de la première session du Parlement, en présence du Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, des membres de son gouvernement,  et du président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi. Dans son discours de circonstance, la présidente de la Chambre haute du Parlement (Sénat), Lucie Milebou Aubusson Mboussou, a interpellé le Chef du gouvernement, sur le sempiternel problème des crimes rituels, qui menacent gravement la quiétude et la sécurité de la population gabonaise, et ternissent l’image du Gabon à l’internationale.

 

« L’image de notre pays à l’international est peu reluisante, à propos des crimes rituels, qui sont en fait des assassinats sacrificiels commandités, à des fins de conquêtes de pouvoir. Sous d’autres cieux, ce sont les albinos qui paient un lourd tribut à ces pratiques barbares. Les différentes sources d’information, souvent contradictoires, ne permettent pas toujours, de se faire une idée objective. Il apparait néanmoins que des crimes crapuleux existent bel et bien, mais qu’ils donnent lieu à toute sorte de rumeurs, et surtout d’instrumentalisations politiques ; ce phénomène est devenu une arme redoutable, pour éliminer des adversaires encombrants », a déclaré la présidente du Sénat.

 

Au regard de la psychose que créée cette pratique au sein de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer, Lucie Milebou Abusson Mboussou, a clairement fait savoir au Chef du gouvernement, l’urgence de mettre sur pied une véritable communication d’alerte en temps réel, « chaque fois qu’il y a des disparitions de personnes, et que les enquêtes aboutissent, afin de rassurer nos populations ; et si coupables il y a, que force reste à la loi », a-t-elle dit.

 

Toujours dans le cadre de la sécurité des gabonais, la présidente de la Première chambre du Parlement, s’est également prononcée le Covid 19 ou coronavirus, qui gagne du terrain chaque jour. Le Gabon n’étant pas à l’abri de ce virus, la sénatrice de la commune de Fougamou (Ngounié) a encouragé toutes les initiatives prises par le gouvernement, notamment, le renforcement des mesures préventives.

 

« Avec l’apparition sur le continent Africain des premiers cas de cette maladie, aujourd’hui considérée comme une pandémie potentielle, nous devons redoubler de vigilance, en poursuivant et en intensifiant les campagnes d’informations de proximité, aussi bien auprès de nos populations, que vis-à-vis du personnel soignant », a-t-elle proposé.

 

Le Covid 19 ayant des conséquences sur le plan économique, notamment sur  la baisse des importations depuis les grands pays fortement impactés par la propagation du virus, mais aussi, par la baisse de la production et du coût du baril du pétrole sur le marché international, la présidente du Sénat a émis l’éventualité d’une baisse éventuelle des prévisions budgétaires du Gabon.

 

Par ailleurs, revenant sur le discours à la nation du Chef de l’Etat, qui a insisté sur les attentes légitimes et de plus en plus exigeantes des populations gabonaises, la sénatrice de Fougamou a rappelé à Julien Nkoghé Békalé et son gouvernement, que les gabonais attendent des résultats dans plusieurs secteurs tels que la route, l’école, la santé, l’emploi, « et tout ce qui peut améliorer le quotidien de nos compatriotes. Aussi, nous vous invitons et vous encourageons, Monsieur le Premier Ministre, malgré l’adversité conjoncturelle, à concentrer vos efforts et votre énergie, à la réalisation des projets instruits par le Chef de l’Etat », a-t-elle soutenu.

 

Dans son discours, Lucie Milebou-Aubusson Mboussou, a également évoqué la problématique de l’autonomisation des services déconcentrés de l’arrière-pays, qui d’après la présidente du Sénat, « devraient bénéficier de la plénitude de leurs moyens, avec des marges de manœuvre et d’appréciation suffisantes. Dans une société devenue complexe, le pouvoir ne peut plus s’organiser, ni s’exercer, uniquement de manière centralisée et verticale ; il est impératif d’associer nos responsables locaux, à la gestion effective de leur territoire », a-t-elle souligné.

 

 

James RHANDAL

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