Gabon : Qui sont les personnes encagoulées, qui ont tué Gildas Iloko et Djinky Emane M’Vono ?

LIBREVILLE (Equateur) – C’est la question que les populations gabonaises se posent désormais, après les révélations du Procureur de la République, Patrick André Roponat, qui a affirmé vendredi 19 février dernier, que des personnes à bord d’un véhicule Prado et portant des cagoules, ont ouvert le feu sur la foule qui manifestait dans la rue, par un concert de casseroles contre le couvre-feu imposé par le gouvernement dès 18h00. Des propos du Parquet de la République qui supposent que ce sont ces personnes, qui ont abattu Gildas Iloko et Djinky Emane M’Vono. Mais qui sont-elles ? Serait-ce des agents des forces de l’ordre ou des mercenaires ?

 

L’enquête sur les meurtriers de Gildas Iloko et Djinky Emane M’Vono, tués par balle le jeudi 18 février dernier à Libreville, a été ouverte a révélé le Procureur de la République, Patrick André Roponat. Pour rappel, c’est au cours des manifestations pacifiques dite ‘’concert des casseroles’’ à 20h00, que les deux jeunes gabonais ont été abattu. L’enquête diligentée par la Parquet de la République, a révélé que ce sont des individus portant des cagoules à bord d’un véhicule de type Prado, qui ont ouvert le feu sur les riverains avant de prendre la fuite.

 

 

Mais qui sont ces individus ? L’enquête qui se poursuit, n’a encore rien révélé à ce sujet. Cependant, pour la population, ce sont les agents des forces de police qui ont ouvert le feu sur les manifestants. Pourquoi ? En visualisant certaines vidéos en circulation sur les réseaux sociaux, on voit clairement les agents des forces de police poursuivre les manifestants qui sont sur la voie publique. On voit en stationnement, un camion de police et les manifestants prendre la fuite.

 

 

Soudain, on entend une détonation et les riverains criés « Ils ont tué quelqu’un… ils ont tué quelqu’un ». Et quelques minutes plus tard, Gildas Iloko sera retrouvé inerte avec un trou au niveau du dos côté droit, tandis que Djinky Emane M’Vono sera retrouvé dans une marre de sang. Ainsi donc, si la détonation que l’on entend dans cette vidéo est bien un tir d’arme à feu, il se pourrait alors que les forces de polices présentes sur les lieux, soient coupables. C’est du moins ce que pensent les riverains des PK.

 

 

Et cette thèse pourrait se justifier en écoutant les propos du Commandant en chef des Forces de police nationale, le général de Brigade Serge Hervé Ngoma, qui a affirmé : « Les personnes qui ont violé le couvre-feu et dressé des barricades sur la voie publique ont accueilli les forces de l’ordre par des jets de pierre, des cocktails Molotov ou encore de barres de fer. Ces guets-apens coordonnés ont entrainé des blessures chez plusieurs membres des équipes d’intervention des forces de l’ordre ».

 

 

Est-ce que cette phrase du patron des Forces de police nationale (FPN) serait un aveu ? Est-ce qu’il serait en train de nous dire que ces agents ont tiré sur les personnes qui ont violé le couvre-feu, parce qu’ils se sont sentis en danger ? Serait-ce des tirs de sommation pour disperser la foule, qui auraient été mal orientés ? Et d’ailleurs, pourquoi ouvrir une enquête administrative, si les agents qui étaient en intervention ne sont pas soupçonnés d’avoir utilisé leurs armes ?

 

 

Par ailleurs, concernant les premiers éléments de l’enquête, le procureur de la République a déclaré, « Les premiers éléments de l’enquête, dont certains témoignages, révèlent qu’un véhicule de type Toyota Prado a été vu sur les lieux avec des personnes portant des cagoules et qui ont ouvert le feu ». S’il est établi que ce sont ces personnes en cagoule qui ont ouvert le feu, il faudrait alors se demander si ce ne sont des agents des forces de police. En effet, ce n’est un secret pour personne, que lors de certaines interventions, les forces de la police se cachent souvent le visage avec des cagoules pour ne pas être identifiés.

 

 

Mieux encore, pourquoi au moment des tirs, la police qui était sur les lieux, n’a pas poursuivi ces personnes qui ont pris la fuite à bord d’un Prado ? Sachant parfaitement que durant les heures du couvre-feu, aucun usager ni automobiliste n’est autorisé à circuler, sauf ceux qui en ont l’autorisation, il n’est pas fortuit dans ce cas, de penser que les forces de police pourraient être les coupables. Car si les riverains ont pu remarquer la présence du véhicule Prado et de ses occupants, forcement les agents de police qui étaient sur les lieux, ont pu les voir. Pourquoi n’ont-ils pas été poursuivis et arrêtés ?

 

 

A l’évidence, il y a tellement de zones d’ombre dans cette affaire, qu’on est tenté d’affirmer que la police pourrait être à l’origine de ce drame. Il aurait été difficile voir impossible pour des mercenaires qui ont été identifiés par les riverains, dans une zone envahie par les agents d’intervention des forces de police, de tirer sur la foule et de prendre la fuite sans être poursuivis. Dans tous les cas, attendons les conclusions de l’enquête du Parquet de la République.

 

 

Levi NGOMA

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