Congrès-Cosyga : Bicéphalisme à la tête de la Cosyga

LIBREVILLE (Equateur) – Les deux candidats en course pour le prestigieux poste de secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Philippe Djoula et Wenceslas Mba Nguéma, ont été élus par leurs soutiens respectifs, à la tête de cette centrale syndicale. Un bicéphalisme qui démontre fortement le malaise et la division qui règnent au sein de la Cosyga.

 

Les travaux du congrès de renouvellement du bureau de la Cosyga, qui ont débuté le samedi 26 janvier dernier, ont pris fin ce lundi 28 janvier à Libreville, par l’élection du nouveau secrétaire général de la Cosyga. Et comme il fallait s’y attendre au regard des dissensions observées dans l’organisation de ce congrès, les deux candidats en lice, notamment Philippe Djoula et Wenceslas Mba Nguéma, ont été élus respectivement par les syndicats et fédérations qui soutiennent leurs causes.

 

Un bicéphalisme qui révèle le malaise et la division des syndicats et fédérations affiliés à la Cosyga. Les deux camps qui s’accusent mutuellement d’être à l’origine de la scission de la Centrale syndicale la plus vieille du Gabon (50 ans environ), se regardent désormais en chiens de faïence. Pour Philippe Djoula, il est le seul secrétaire général légitime et légal de la Cosyga, pour avoir obtenu le soutien de 56 syndicats, de la CSI Afrique et de l’Ostac. « D’après nos textes, un congrès est convoqué par le secrétaire général en fonction. Celui de mon adversaire a été convoqué par qui ? Ce qui signifie qu’il n’a ni la légitimité ni la légalité », a confié Philippe Djoula joint au téléphone.

Pour sa part, Wenceslas Mba Nguéma qui rejette l’élection de M. Djoula, affirme être le seul secrétaire général élu conformément aux textes de la Cosyga, bien que n’ayant pas été soutenu par la CSI Afrique et l’Ostac. « La Cosyga compte 4 fédérations. D’après nos textes, ce sont les fédérations dans lesquelles se trouvent les syndicats, qui ont le droit de voter le nouveau secrétaire général de la Cosyga. Toutes les 4 fédérations sont alliées à ma cause et m’ont élu à la tête de la Cosyga. Et nous pouvons vous assurez que pour fonctionner, la Cosyga n’a pas nécessairement besoin de la CSI et de l’Ostac », a soutenu Wenceslas Mba Nguéma.

 

Toutefois, pour éviter cette situation déplorable de la Cosyga, qui se retrouve aujourd’hui avec deux dirigeants, la CSI et l’Ostac ont tenté en vain une conciliation entre les deux parties. D’après Philippe Djoula, 4 postes dont celui de secrétaire général adjoint 2, ont été proposés à Wenceslas Mba Nguéma et son équipe. Mais ils les ont refusés, réclamant des postes à parité dont celui de la trésorerie. « A cet instant le président de la CSI et les autres, les ont trouvés irresponsables », a affirmé M. Djoula.

Une information confirmée et nuancée par Wenceslas Mba Nguéma. Selon ses explications, la CSI et les autres responsables lui ont proposé de laisser Philippe Djoula prendre la tête du secrétariat général de la Cosyga au regard de son âge, qui serait proche de la retraite. « Etant donné qu’ils ont reconnu que M. Djoula, conformément à nos textes, ne remplissait pas les conditions pour être le secrétaire général légitime de la Cosyga, nous avons acceptés, mais à la seule condition qu’ils nous donnent la trésorerie. Mais ils ont refusé », a-t-il confié.

 

Interrogé concernant ce bicéphalisme à la tête de la Cosyga, plusieurs responsables syndicaux, ont pointé du doigt le non-respect des textes et du règlement intérieur de la Cosyga. Selon ces derniers, ne peut prétendre au poste de secrétaire général de la Cosyga, « un camarade qui a été secrétaire général de syndicat, fédéral et confédéral. En plus de ce critère, il doit appartenir à un syndicat qui est à jour de ses cotisations. Et nous savons tous, que le syndicat du PMUG auquel appartient Wenceslas Mba Nguéma, est le seul syndicat qui est à jour. Autrement dit, qui est habilité à proposer un candidat et à voter. Or les textes n’ont pas été respectés. C’est pourquoi nous sommes dans ce désordre », ont confié ces syndicats.

 

Ce bicéphalisme à la tête de la Cosyga devrait interpeller les responsables de la CSI et de l’Ostac, qui doivent régler cette situation déplorable, en se focalisant sur les textes de la Cosyga en matière d’élection du nouveau secrétaire général et de son bureau. Et pourquoi ne pas reprendre l’élection pour ramener l’accalmie et éviter la mort de l’une des centrales syndicales les plus anciennes du Gabon.

 

 

James RHANDAL  

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