Gabon : Les déguerpis de Derrière l’Assemblée interpellent le Chef de l’État 

LIBREVILLE (Equateur) – C’est par le biais d’une conférence de presse ce lundi 9 juin, que les déguerpis de Derrière l’Assemblée nationale ont tenu à exposer leur part de vérité sur cette affaire de déguerpissement. Alors que certains affirment n’avoir jamais été indemnisés par l’État, d’autres en revanche, disent être en possession de titre foncier.

 

« Notre combat est pacifique et nos revendications sont justes ». C’est en ces termes que les déguerpis de Derrière l’Assemblée nationale ont tenu à s’adresser au Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, par ailleurs Chef du gouvernement.

 

Selon les victimes de cette opération de déguerpissement, jetées à la rue sans préavis et sans relogement, elles n’ont jamais été dédommagés. Des allégations qui vont à l’encontre des affirmations du ministre de l’Habitat.

 

Mettant au défi le gouvernement, notamment les ministres de l’Habitat et des Travaux publics, les déguerpis de Derrière l’Assemblée nationale exigent la publication des preuves.

 

« Si ces indemnisations sont réelles, qu’ils sortent les listes ! Qu’on publie les noms, les montants, les procédures ! Nous n’avons rien reçu. Le peuple réclame des preuves, pas des déclarations à la télévision », ont-ils martelé.

 

Alors que les autorités soutiennent que les habitations détruites se trouvaient sur des sites de l’État, réservés pour des projets d’utilité publique, les victimes se demandent pourquoi le même État a-t-il attribué des titres fonciers à certains d’entre eux ?

 

« Certains habitants ont des documents fonciers. Alors,pourquoi cette violence ? Pourquoi détruire ce que l’État lui-même a reconnu ? Pourquoi raser même les habitations de citoyens détenteurs de titres fonciers légaux ? Ce qui s’est passé est plus qu’un déguerpissement : c’est une violation des droits constitutionnels, une attaque contre la propriété privée, et une humiliation collective », ont dénoncé les déguerpis.

 

Au regard des faits énoncés, les déguerpis de Derrière l’Assemblée nationale ont interpellé le Chef de l’État, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire et qu’ils soient indemnisés et relogés.

 

« Monsieur le président, nous en appelons à votre autorité morale et constitutionnelle. Nous ne demandons pas la charité. Nous demandons la justice. Nous sollicitons : La suspension immédiate de tout déguerpissement sans relogement préalable ; La mise en place d’une commission d’enquête indépendante ; La publication de toutes les listes d’indemnisations ; Le relogement d’urgence des familles déguerpies dans des conditions humaines ; L’indemnisation intégrale des pertes ; La révision de la politique urbaine, pour la rendre inclusive, équitable et respectueuse des populations. Nous sommes vos concitoyens, pas des adversaires du progrès Nous voulons bâtir, pas mendier. Mais nous refusons d’être effacés comme des ombres », ont-ils conclu.

 

Vivement que le Cabinet de l’huissier de justice maître Benga, apporte toutes les preuves en sa possession, afin qu’on sache la vérité.

 

 

Levi NGOMA

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