Scandale dans les forces de police nationale : Le tableau d’avancement aurait été manipulé

LIBREVILLE (Equateur) – C’est l’information qui circule parmi certains agents et responsables des Forces de police nationale (FPN), qui remettent en cause les dernières promotions.

 

Depuis quelques mois, un véritable malaise règne par les limiers des Forces de police nationale (FPN). Le dernier tableau d’avancement qui promeut les agents des FPN à des grades supérieurs, serait la cause. Selon certains agents et responsables des forces de sécurité, surpris en plein débat dans un espace commercial, ce tableau a été manipulé. Et ce ne serait pas la première fois !

Les responsables des Forces de police nationale sont interpellés …

Pour justifier leurs allégations, ils affirment que certains sous-officiers et officiers des FPN, ont été promus dans ledit tableau d’avancement, alors qu’ils ne remplissent pas les conditions réglementaires pour accéder à un grade supérieur. « Les textes n’ont pas été respectés. Certains sont passés d’un grade à un autre, alors qu’ils ne remplissent pas la durée réglementaire nécessaire », affirme un haut gradé des FPN, soutenant par ailleurs, que cette situation serait la source du malaise, du découragement et du désordre observés dans les rangs.

 

Selon un autre gradé, des critères plus subjectifs ont également prévalu dans l’élaboration de ce tableau d’avancement. « Les germes de l’injustice et du désordre sont plantés pour affaiblir les FPN, car des critères tribalistes tels que l’ethnisme et le régionalisme, ont prévalu dans l’élaboration de ce tableau. Entre nous, c’est quoi l’objectif d’une telle manipulation, si ce n’est de provoquer la rébellion et un soulèvement parmi les agents brimés », a-t-il laissé entendre, avant de confier que plusieurs agents déclarés comme déserteurs par la hiérarchie des FPN, sont passés en grade à la surprise générale.

 

Cependant, que disent donc les textes réglementaires en matière d’avancement d’un grade à un autre ?

 

A ce sujet, martèlent ces responsables des FPN, les textes sont clairs, car il y a des critères qui doivent être respectés. Par exemple expliquent-ils, il faut un délai de 2 ans pour passer de sous-lieutenant à lieutenant, 5 ans de lieutenant à capitaine, 5 ans de capitaine à commandant, 3 à 5 ans de commandant à lieutenant-colonel, et 3 à 4 ans de lieutenant-colonel à colonel. S’agissant du grade de général, il faut être âgé de 50 ans minimum et bénéficier du pouvoir discrétionnaire du président de la République, qui est le Chef suprême des forces de défense et de sécurité.

 

En plus des critères temporels susmentionnés, il y a aussi des critères administratifs, notamment avoir obtenu une bonne note annuelle, n’avoir pas eu de blâme avec inscription au dossier individuel, et avoir été proposé par son chef hiérarchique. Pour ce qui est de l’avancement en grade à titre exceptionnel, « il faut avoir posé un acte de bravoure, et que cet acte fasse la fierté du Corps ou de la République », soutiennent-ils.

… ils doivent vérifier la situation réelle des personnes proposées au tableau d’avancement

Pour en savoir plus sur la question, nous avons contacté le cabinet du ministre de l’Intérieur, qui n’a pas été surpris par cette information. D’après un proche collaborateur du ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha, qui a requis l’anonymat, ces plaintes sont récurrentes chaque fois, qu’il y a un tableau d’avancement. Le problème à ce niveau, explique-t-il, c’est que « les gens qui le disent ne vous produisent ni les textes réglementaires en question ni les blâmes dont certains agents promus ont été victimes. Pour ma part, je ne pense pas qu’on puisse accorder une promotion à un agent sans avoir vérifier ses états de service et sa durée dans le galon ».

 

Toutefois, souligne-t-il, étant donné que les plaintes sont récurrentes, il se peut que la chose soit fondée. Il revient donc, poursuit-il, à l’inspection générale des services des FPN, qui fait un travail formidable de se charger du dossier. « Il y a des choses qui existent depuis des années, dont il va falloir s’attaquer », a-t-il dit.

 

Une situation qui devrait interpeller le ministre de l’Intérieur, Lambert Noêl Matha, afin que les personnes proposées au tableau d’avancement, fassent l’objet d’une vérification, pour éviter l’anarchie et d’éventuels soulèvement.

 

 

Levi NGOMA

 

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