Mesures gouvernementales : Le Séna s’y oppose et menace d’entrer en grève

LIBREVILLE (Equateur) – Pour le secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (Séna), Fridolin Mve Messa, la menace d’entrer en grève fait suite au refus du gouvernement de dialoguer avec les partenaires sociaux.

 

Les dernières mesures gouvernementales du Conseil des ministres du 29 mars dernier, notamment le projet de loi sur la contribution de solidarité sur les hauts revenus CSHR, la réduction de 10% des effectifs des agents publics, et la réduction de 50% de la MONP, semblent être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

 

Dans un point de presse du vendredi 5 avril dernier, le secrétaire général du Syndicat de l’éducation nationale (Séna), Fridolin Mve Messsa, a décidé de déposer un préavis de grève ce lundi 8 avril sur la table du ministre d’Etat à l’éducation, non seulement pour contester les mesures d’austérité prises par le gouvernement, mais aussi pour obliger l’exécutif à engager le dialogue avec les partenaires que sont les syndicats des travailleurs.

 

« Ainsi, depuis l’entame de cette année scolaire 2018-2019, les faits montrent que le gouvernement, par ses pratiques et décisions, s’emploie malheureusement à réactiver les tensions, à en juger par l’intervention du Premier ministre, le 26 février 2019 devant les députés, lorsqu’il déclare vouloir mettre un terme au paiement des primes de vacation dans le secteur éducation », a-t-il déclaré.

 

Pour Fridolin Mve Messa, si cette mesure envisagée par le Chef du gouvernement, vise à assainir les finances publiques « parallélisme de forme oblige, celle-ci devrait s’étendre aux autres Corps de l’administration qui bénéficient des mêmes avantages sinon plus ».

 

Revenant sur les dernières mesures gouvernementales, le Séna estime que le gouvernement fait dans l’entêtement en instituant à nouveau la même CSHR au moyen d’une décote qui varie entre 5 et 15%, laquelle rappelle-t-il, avait été annulée par décision de la Cour Constitutionnelle sur saisine de la centrale syndicale Dynamique unitaire (DU).

 

« Nous demandons simplement son retrait, parce qu’elle viendra alourdir un peu plus l’assiette imposable déjà lourde avec la contribution spéciale de solidarité (CSS), la TVA, la taxe audiovisuelle, la contribution spéciale électricité, la contribution spéciale eau, sans compter les effets dévastateurs de la vie chère sur les ménages », a dit le secrétaire général du Séna.

 

S’agissant de la mesure sur les nouvelles conditions d’attribution aux élèves, le Séna considère qu’elle est une fuite en avant du gouvernement « puis que depuis de nombreuses années, on observe que les dépenses de l’Etat ne sont pas orientées prioritairement dans l’éducation. Au contraire, l’Etat encourage la privatisation du secteur et la commercialisation des services de l’éducation, en favorisant la création incontrôlée des écoles privées, à qui il accorde des aides et des appuis multiformes (affectation du personnel et des élèves, subventions) ».

 

D’après Fridolin Mve Messa, ces importantes sommes d’argent que le gouvernement investit dans les établissements scolaires privés, auraient dû être utilisées pour permettre la construction des structures d’accueil en quantité et en qualité, et régler le phénomène des effectifs pléthoriques.

 

En passant en revue les nombreuses revendications des enseignants, qui attendent toujours  d’être résolue, notamment la régularisation des situations administratives et financières des personnels de l’éducation, l’organisation des concours internes ENS et ENI, le paiement des vacations 2018 pour ne citer que celles-là, le secrétaire général du Séna « constate pour s’en offusquer, que le gouvernement ne se presse pas d’apporter des solutions appropriées et définitives aux préoccupations des enseignants… ».

 

En définitive, face à ce qu’il considère comme un refus du gouvernement de dialoguer avec les partenaires sociaux, pour trouver des solutions concertées pour le bien du pays et des travailleurs, « le Séna après plusieurs tentatives infructueuses, décide ici et maintenant, du dépôt d’un préavis de grève dès le lundi 8 avril 2019 (…). D’ores et déjà, nous invitons tous les enseignants et les autres personnels à la mobilisation et à la détermination aux fins de nous faire entendre ».

 

 

James RHANDAL

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