Le dialogue social ne se fera pas avec tous les syndicats !

LIBREVILLE (Equateur) – La question de la désignation des syndicats représentatifs devant discuter avec le gouvernement lors du dialogue social qui se tiendra bientôt, était au centre des préoccupations des leaders syndicaux, ce mardi 23 avril à Libreville.

 

Le dialogue social avec le gouvernement, tant souhaité par les syndicats du Gabon, aura lieu dans les prochains jours. L’annonce a été faite ce mardi 23 avril à Libreville, par le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, qui prendra un décret pour définir le cadre dans lequel il se fera.

 

Cependant, si le dialogue social aura finalement lieu, il n’en demeure pas moins qu’il ne se fera pas avec tous les syndicats. Et le Chef du gouvernement gabonais, l’a clairement laissé entendre.  » Toutefois, il est important pour moi de vous rappeler que la mise en place de ce cadre permanent de concertation, nous conduira à définir et vérifier le caractère représentatif de nos syndicats, conformément aux règles de gouvernance émanent des organismes internationaux du travail… « , a-t-il déclaré.

 

Les syndicats représentatifs. Voici les syndicats qui en filigrane de la déclaration de Julien Nkoghé Békalé, seront autorisés à discuter, à négocier avec le gouvernement. Ce qui se comprend aisément, soutient le secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Jocelyn Louis Ngoma, qui pense que la majorité des syndicats du Gabon, ne sont pas représentatifs en terme de membres affiliés. A ce titre, martèle-t-il, ces syndicats n’ont pas le droit de discuter avec le gouvernement au nom des travailleurs du Gabon.

 

 » Les syndicats qui ne sont pas représentatifs, n’ont pas le droit de prendre part à ce dialogue. Ils parleront pourqui, étant donné qu’ils n’ont pas grand monde derrière eux? Pour moi, il faut les exclure et appeler les grands ensemble », a insisté Jocelyn Louis Ngoma.

 

Un avis partagé par le vice-président de l’Union des syndicats des agents du public (USAP), Serghes Mikala.  » En réalité ne devrait négocier, que les centrales syndicales « , a-t-il déclaré, tout en déplorant l’amalgame qui s’est faite au cours de la rencontre entre le Premier ministre et les partenaires sociaux, où des centrales syndicales ont fait participer les syndicats autonomes.

 

Interrogé par rapport aux dispositions juridiques en matière de négociation entre le gouvernement et les partenaires sociaux, le ministre d’Etat à l’enseignement supérieur, par ailleurs juriste de profession, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, a rappellé que la République gabonaise est un espace normé, encadré par des textes. A ce titre souligne-t-il,  » ce sont ceux qui ont le bénéfice de la régularité par rapport aux textes, qui doivent être admis. Ce sont-eux qui sont éligibles à ce type de débat ».

 

Ainsi donc, au regard de tout ce qui précède, au regard des dispositions du code du travail et des conventions internationales, seules les centrales syndicales représentatives sont habilitées à parler au nom des travailleurs. Ce qui suppose que le gouvernement va certainement regarder la représentativité de chaque centrale syndicale, avant de choisir ceux avec lesquelles il discutera lors du dialogue social permanent, qui se tiendra dans les prochains jours. Dans le cas contraire, il faudra s’attendre au désordre, à une rencontre où des gens viendront simplement pour les perdiemes.

 

Levi NGOMA

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