L’opposition gabonaise s’interroge sur les capacités réelles d’Ali Bongo Ondimba à continuer de diriger le Gabon

LIBREVILLE (Equateur) – Restés longtemps silencieux, plusieurs partis politiques de l’opposition gabonaise, ont conjointement animé une conférence de presse ce mercredi 10 juillet à Libreville, pour signifier leur doute quant aux capacités du président gabonais, Ali Bongo Ondimba,  à continuer à assumer sa charge. Ils sollicitent entre autres, l’intervention de l’Union africaine (UA) et de l’Union Européenne (UE), pour les aider à rassurer le peuple gabonais, quant à l’état de santé réel du Chef de l’Etat.

« Nous interpellons en particulier le Parti Démocratique Gabonais (PDG), le Parlement gabonais, la Cour Constitutionnelle gabonaise, le Gouvernement gabonais, l’Union Africaine, l’Union Européenne et tous les pays amis du Gabon, notamment la France, les Etats-Unis et le Maroc. A chacun, selon son niveau de responsabilité, de répondre au peuple de façon convaincante et satisfaisante. Car, le Gabon est à un tournant décisif de son histoire et il a besoin, aujourd’hui plus qu’hier, de sortir de la crise qui l’handicape gravement depuis les évènements postélectoraux de 2016 », ont-ils déclaré.

 

En effet, pour ces leaders politiques de l’opposition gabonaise, notamment Richard Moulomba Mombo de l’ARENA, Alexandre Barro Chambrier du RPM, et Joël Ngouenenindzengouma des 7MP, depuis le 24 octobre 2018, à la suite de son Accident Vasculaire Cérébral (AVC), à Ryad en Arabie Saoudite, des interrogations sur la santé réelle du président de la République, Ali Bongo Ondimba, continuent d’alimenter les conversations, tout en nourrissant les inquiétudes du peuple quant à l’avenir du Gabon.

 

« Malgré les diverses images, grossièrement montées et montrées par le pouvoir, pour tenter de rassurer un peuple qui est loin d’être dupe, trop d’incohérences demeurent. En observant soigneusement les frémissements, les comportements de l’Exécutif gabonais, y compris au sein du Cabinet du président de la République et dans le Parti démocratique gabonais (PDG), ainsi que son mutisme face à ses interrogations, le peuple cherche et trouve des réponses. Il se forge alors des convictions », ont-ils expliqué.

 

Par ailleurs, soutiennent les opposants de l’ARENA, des 7MP et du RPM, leur doute sur les capacités d’Ali Bongo Ondimba  assumer sa charge de Chef de l’Etat, est conforté par les sorties de certaines personnalités du Pouvoir, qui s’adressent à la population en lieu et place du président de la République. « C’est désormais le directeur de cabinet du président de la République, l’épouse du président de la République, le premier Ministre, ainsi que plusieurs autres personnalités qui deviennent les interlocuteurs directs du peuple gabonais, pour toutes les questions auxquelles seul le président de la République est habilité à répondre, au mépris des lois, des règlements, des us et des coutumes de la République », s’étonnent-ils.

Aussi, face aux interrogations du peuple gabonais, sur l’état de santé du Chef de l’Etat, l’opposition demande « que des preuves formelles et irréfutables soient apportées au peuple gabonais sur les aptitudes réelles d’Ali Bongo à poursuivre l’accomplissement des lourdes charges de président de la République… ». A défaut d’apporter des preuves irréfutables, ces leaders de l’opposition demandent « que la vacance de pouvoir soit purement et simplement constatée. Cela nous semble mieux indiqué pour que, enfin, les gabonais eux-mêmes scrutent les solutions idoines, pour la construction de leur futur destin, notamment en examinant ensemble toutes les questions de réconciliation nationale, y compris celle relative à la crise de 2016 ».

 

Pour rappel, cette conférence de presse était animée conjointement par Richard Moulomba Mombo de l’ARENA, Alexandre Barro Chambrier du RPM, et de Joël Ngouenenindzengouma des 7MP.

 

 

Levi NGOMA

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