Arrestation du directeur du journal Diagnostic : Les patrons des médias privés du Gabon exigent sa libération

LIBREVILLE (Equateur) – Les patrons des médias privés du Gabon, regroupés au sein du Réseau national des journalistes diplomatiques et libres (RENAJDIL), ont tenu un point de presse ce jeudi 2 janvier à Libreville, pour exiger la libération sans délai, du directeur de publication du bimensuel Diagnostic, Bertin Ngoua Edou, arrêté par la direction générale des recherches (DGR) suite à une plainte du président du Conseil économique-social et environnemental (CESE), René Ndemezo Obiang, qui reproche au journaliste de l’avoir diffamé dans un article de presse.

 

La nouvelle année commence très mal pour le président du Conseil économique-social et environnemental (CESE), René Ndémezo Obiang, qui se retrouve au cœur d’un scandale : l’arrestation arbitraire du directeur de publication du bimensuel Diagnostic, Bertin Ngoua Edou, qui croupit depuis le lundi 30 décembre dernier dans les geôles de la Direction générale des recherches (DGR).

 

Le président du CESE qui a fait incarcérer le journaliste, reprocherait à ce dernier de l’avoir diffamé dans un article de presse paru le vendredi 27 décembre dernier, sous le titre ‘’La visite de toutes les interprétations’’. Or, il se trouve qu’au Gabon, les délits de presse ont été dépénalisés. Autrement dit, quelque soit le délit commis dans l’exercice de ses fonctions, aucun journaliste ne peut être arrêté ni incarcéré, même si la diffamation est une infraction punie par le code de procédure pénale. René Ndemezo Obiang qui le sait parfaitement, semble avoir décidé d’outrepasser la loi, en se faisant justice.

 

Fort de ce constat, les patrons des médias privés, regroupés au sein du Réseau national des journalistes diplomatiques et libres (RENAJDIL), ont tenu un point de presse ce jeudi 2 janvier à Libreville, pour exiger la libération sans délai de leur confrère. Une sortie médiatique qui fait suite à l’intervention sans succès malheureusement, de l’Organisation patronale des médias (OPAM) et de la représentation Afrique de Reporters sans frontière (RSF).

 

D’après le RENAJDIL, le président du CESE aurait dû se référer aux articles 183, 186, 192 et 196 contenus dans le Code de la communication. « Considérant que les procédures à la matière n’ont pas été respectées, nous Collectif de journalistes gabonais et membres du RENAJDIL exigeons la libération sans conditions aucune de notre confrère, Bertin Ngoua Edou », ont déclaré les journalistes, qui envisagent de boycotter la cérémonie de présentation de vœux au Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, si leur confrère n’est pas libéré dans l’immédiat.

 

La Haute autorité de la communication (HAC) qui est informée de cette arrestation arbitraire, devrait intervenir pour faire libérer Bertin Ngoua Edou, d’autant plus que comme l’a rappelé le président de la République, Ali Bongo Ondimba, dans son adresse à la nation du 31 décembre dernier, nul n’est au-dessus de la loi, qui doit s’appliquer à tous.

 

Les avocats Jean Paul Moubembe et Martial Dibangoyi Loundou, qui ont pris l’engagement le 8 juillet 2018 de défendre tous les journalistes gabonais, devraient également se saisir de ce dossier, amener le président du CESE et la DGR à respecter la loi. « Nous avons constaté que les journalistes sont souvent victimes d’injustice, trainés devant les tribunaux ou menacés parce qu’ils ont fait leur travail correctement. Et beaucoup parmi eux ont peur, parce qu’ils n’ont pas d’argent pour prendre un avocat. C’est pourquoi mon jeune confrère et moi avons décidé de défendre les journalistes gratuitement », avaient-ils déclaré.

 

 

James RHANDAL

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