Covid-19/Test PCR : « La mesure doit être étendue à toutes les forces vives de la nation », Evêque Rabenkogo

LIBREVILLE (Equateur) – L’accès aux lieux de culte est désormais conditionné à la présentation d’un test PCR négatif à la Covid-19, une nouvelle décision du gouvernement gabonais pour lutter contre la montée exponentielle des cas positifs dans le pays. Mais pour l’Evêque François Rabenkogo des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), cette mesure doit s’étendre aussi aux établissements scolaires et universitaires, aux entreprises et administrations publiques, où il y a également une forte concentration de personnes.

 

 

La montée exponentielle ces dernières semaines, des cas positifs à la Covid-19 au Gabon, a incité le gouvernement à prendre des mesures encore plus coercitives contre les communautés religieuses. Après avoir réduit l’année dernière, le nombre de jours de culte par semaine, ainsi que le nombre des fidèles autorisés à y participer, le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda vient de conditionner la participation aux célébrations liturgiques, par la présentation d’un test PCR négatif à la Covid-19 chaque semaine.

 

 

Bien qu’étant favorable à la mesure prise par le gouvernement pour protéger la population gabonaise, l’Evêque François Rabenkogo des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), que nous avons joint au téléphone ce mardi 16 février, estime qu’elle doit s’étendre aux établissements scolaires et universitaires, ainsi qu’à l’ensemble des organisations du pays, où il y a une forte concentration de personnes.

 

 

« Je suis d’accord pour les mesures de protection en faveur de nos populations, mais elles doivent être étendues à toutes les couches sociales et sur toutes les forces vives de la nation. Une église n’est pas plus exposée qu’un établissement scolaire, qu’une entreprise, où que les administrations publiques qui reçoivent quotidiennement leurs employés et fonctionnaires. La preuve du test PCR et de non-contamination au Covid doit être étendue également aux trois autres entités que j’ai citées précédemment », a-t-il déclaré.

 

 

Pour justifier son soutien à la mesure prise par le gouvernement, Monseigneur Rabenkogo rappelle, qu’un berger doit veiller non seulement sur la santé spirituelle de ses brebis, mais également sur leur santé physique. « Pour ma part,  je réaffirme mon engagement à veiller sur la protection des populations contre toute forme d’insécurité en l’occurrence celle qui occupe la place d’ennemi public numéro 1 du gouvernement gabonais, c’est-à-dire le Covid-19 et son nouveau variant Anglais. C’est ce que me commande mon sacerdoce épiscopal. Un berger veille sur ses brebis pour qu’elles reçoivent la vie et qu’elles aient la vie en abondance », a-t-il soutenu.

 

 

Par ailleurs, l’Evêque des Ministères CRN, reproche au gouvernement de ne pas faire suffisamment pour la sécurité de la population gabonaise. Mieux, de prendre des décisions qui accablent davantage la majorité de la population qui vit déjà dans la précarité.

 

 

« Le gouvernement prend des décisions impopulaires, qui n’obtiennent pas l’adhésion de l’ensemble des citoyens gabonais. Or, la lutte contre cette pandémie est l’affaire de tous. Il faut instruire le peuple, prendre des mesures qui les conduisent à être responsables, et non celles qui les conduisent à se rebeller et à agir contrairement aux attentes du gouvernement. Et n’oublions pas que gouverner c’est prévoir », a-t-il souligné.

 

 

S’agissant des mesures à prendre, l’homme de Dieu propose qu’elles soient adaptées au contexte culturel, économique et religieux gabonais, « et je vous assure de l’efficacité que ceci produirait. Vous ne pouvez pas interdire les commerces informels comme la friperie entre autres, sans prévoir comment les contenter, surtout que la plupart sont des étudiants ou venant des milieux défavorisés. Certains avant de se lancer dans cette activité, étaient des hors la loi », a-t-il déploré.

 

 

Autre mesure décriée par Monseigneur François Rabenkogo, la fermeture des frontières. « Vous ne pouvez pas fermer les frontières terrestres et laisser celles dites aériennes ouvertes, alors que c’est la principale porte d’entrée du virus. Vous avez conditionné l’accès aux restaurants et lieux des cultes à la présentation d’un test négatif au Covid, et vous laissez les établissements scolaires et universitaires, ainsi que les entreprises et les administrations publiques où il y a une forte concentration de personnes, sans imposer la même mesure », s’est-il étonné.

 

 

Pour l’Evêque, toutes ces contradictions évoquées et non exhaustives, n’amèneront pas la population gabonaise à adhérer de manière responsable aux mesures annoncées par le gouvernement. Ce qui de son point de vue constituera un échec du gouvernement dans l’obtention de la confiance du peuple, notamment sur sa capacité à les protéger.

 

 

 

 

Levi NGOMA

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