Annulation des mesures d’Austérité : Les syndicalistes donnent leurs points de vue

LIBREVILLE (Equateur) – Au lendemain de la décision d’annulation des mesures d’Austérité du Gouvernement gabonais par la Cour Constitutionnelle, quelques syndicalistes livrent leurs sentiments.

 

Serghes Mickala (secrétaire général du Synaps) : J’avoue quand même, que cette décision de la Cour Constitutionnelle peut être prise comme une décision d’apaisement. Mais pour le Syndicat national des personnels de santé (Synaps), il avait été question de discuter sur les mesures d’Austérité, parce que tout n’était pas mauvais. Il fallait plutôt qu’on s’asseye avec le Gouvernement pour apprécier le choix de certaines mesures, par rapport à l’équilibre économique de notre pays. Si la Cour Constitutionnelle a pris cette décision, c’est certainement pour éviter qu’on ne tombe dans un chaos, au regard de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le pays. Cependant, nous croyons qu’un jour, le Gouvernement reviendra certainement sur ces mesures, si toutefois elles ont été prises sur la base des analyses fondées. Maintenant que la Cour a rendu sa décision, nous attendons la réaction du Gouvernement.

 

Joël Ondo Ella (président de la Cosynap) : La Confédération syndicale des agents de l’administration publique, parapublique et privée (Cosynap) marque sa satisfaction à l’endroit de la décision de la Cour Constitutionnelle, qui a joué pleinement le rôle qui est le tien, c’est-à-dire Gardienne des lois. En effet, toutes les fois qu’un citoyen ou une organisation légalement constituée, vivant dans un territoire régis par les lois, se sentirait offusquer ou flouer par rapport à une disposition légale, le droit de cet individu est de saisir la Gardienne des lois. Ainsi, par cette décision, la Cour Constitutionnelle n’a fait que confirmer ce que plusieurs organisations syndicales l’avaient fait remarquer. La Centrale syndicale Dynamique unitaire a introduit une saisine à la Cour, tandis que la Cosynap avait adressé une correspondance au ministre de la fonction publique, lui expliquant que si les réformes heurtent la loi qui régit les fonctionnaires, cela signifie qu’elles ne sont pas bonnes. Il fallait dans ce cas une concertation avec les partenaires sociaux. En revanche, la Cosynap croit que la décision de la Cour, est implicitement une invite faite au Gouvernement, pour appeler les partenaires sociaux à la négociation.

 

Wilfried Erisco Mvou Ossialas (président de l’USP) : Pour le syndicat Union sacrée pour la patrie (USP), cette annulation des mesures d’Austérité par la Cour Constitutionnelle est une évidence. S’il y a un groupement syndical qui avait encouragé le Gouvernement à être juste envers tous, c’était le nôtre. Et dans notre encouragement au Gouvernement, nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout de la modernisation. Malheureusement, il a fait dans la précipitation en voulant diviser les partenaires sociaux, sans pour autant régler le véritable problème. Nous avons critiqué les décisions du Gouvernement, notamment de pointer la présence des agents et de rétribuer ces derniers en fonction des heures de travail. Or, il n’y a aucune loi au Gabon, qui dit que le salaire des fonctionnaires est payé au prorata des heures travaillées. En tant que fonctionnaire, le salaire est un forfait que nous recevons en contre partie de notre force de travail. Cette décision de la Cour, c’est ce qu’on attend de nos autorités, et surtout de la justice. Et en pareil circonstance, nous ne pouvons que saluer ce genre d’initiative.

 

Louis Patrick Mombo (secrétaire général Dynamique Unitaire) : C’est vrai que la Cour Constitutionnelle a rendu une décision, mais le plus important pour nous, c’est son application par le Gouvernement. Lorsque nous avions saisi la Cour, nous dénoncions le non respect des délais légaux par la Gardienne des lois. Nous l’avions saisi le 12 juillet, et selon l’article 85 alinéa 3, il était question qu’un mois plus tard, on ait la décision de la Cour. Dynamique Unitaire ayant été auditionné le 6 août et le gouvernement le 14 août, malheureusement c’est cinq mois après moult interpellations, que la décision sort. Entre temps le Gouvernement en a profité pour prendre plusieurs mesures. C’est pourquoi nous pensons que la Cour Constitutionnelle est complice de l’application de certaines mesures par le Gouvernement. Nous devons tous respecter la loi pour que les choses marchent. On espère que le Gouvernement va respecter la décision de la Cour.

 

Levi NGOMA

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