Gabon/Conflit Perenco-Onep : L’inspecteur du travail sollicite l’intervention du gouvernement

PORT-GENTIL (Equateur) – Dans son rapport n°0113 du lundi 5 février 2024, l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier, Thérance Cédric Mbadinga Moussavou sollicite le gouvernement de la Transition, afin d’obliger l’entreprise pétrolière Perenco à négocier avec l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui menace d’entrer en grève générale illimitée dans les prochains jours.

 

Les relations entre l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) et l’entreprise française Perenco sont toujours tendues, et ce, malgré l’intervention de l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier, Thérance Cédric Mbadinga Moussavou qui vient de solliciter l’intervention du gouvernement, afin d’éviter le déclenchement de la grève générale illimitée des employés de Perenco. Une grève qui pourrait fragiliser l’économie du pays, comme cela a toujours été le cas.

 

Pour rappel, l’Onep qui a déposé un préavis de grève depuis décembre 2023, accuse la Direction générale de Perenco d’atteinte à la dignité des travailleurs gabonais et de recours illégal de la main-d’œuvre étrangère, entre autres.

 

Dans un rapport n°0113 du lundi 5 février 2024, Thérance Cédric Mbadinga Moussavou qui s’étonne du comportement saugrenu et de mépris du Directeur général de Perenco envers la législation gabonaise, invite le gouvernement à s’autosaisir du dossier pour une médiation.

 

« Conformément aux dispositions des articles 395 et suivant du Code du Travail, la procédure de médiation peut être engagée soit par les parties au conflit, soit par le ministre en charge du Travail qui peut, le cas échéant, s’autosaisir », a-t-il expliqué dans son rapport dont une copie a été envoyée au gouverneur de la province de l’Ogooué Maritime.

 

Selon les explications de l’inspecteur, le Directeur général de Perenco serait de mauvaise foi. En effet, lors de la rencontre de conciliation du lundi 18 janvier dernier, conformément à l’article 393 du Code du Travail, Perenco avait refusé toutes négociations avec l’Onep au prétexte que ce syndicat n’était pas représentatif et que son préavis de grève était illégal.

 

Mais après investigation, tout en s’appuyant sur l’article 316 alinéa 3 du Code du Travail, l’inspecteur Mbadinga Moussavou a clairement démontré au DG de Perenco que l’Onep était bel et bien représentatif avec plus de 25% des effectifs de l’entreprise. Ce qui signifie que son préavis de grève est tout à fait légal et légitime.

 

Malgré toutes les preuves fournies par l’Onep et l’inspecteur du travail, le Directeur général de l’entreprise pétrolière refuse toujours de se plier à la loi. Aussi, souligne Thérance Cédric Mbadinga Moussavou, « cette situation rend impossible la signature du procès-verbal issu des discussions conformément aux dispositions des articles 393 et suivants du Code du travail en vigueur. Constatant l’échec des négociations, il est recommandé aux parties d’ouvrir la possibilité d’une médiation, afin d’éviter le déclenchement d’une éventuelle grève ».

 

Il revient donc au gouvernement, via le ministre du Travail, d’intervenir pour obliger l’employeur Perenco à négocier avec l’Onep, dans le but d’éviter le déclenchement de la grève générale illimitée des pétroliers.

 

Alors que nous mettons sous presse, nous apprenons que le bureau de l’Onep conduit par son secrétaire général, Sylvain Mayabi Binet, sera reçu demain mardi 6 février à la présidence de la République par le ministre délégué à la présidence, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration (Ctri). Affaire à suivre !

 

 

James RHANDAL

 

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