Gabon/Accident Perenco : L’entreprise française serait responsable, d’après l’ONEP

PORT-GENTIL (Equateur) – Le mercredi 20 mars dernier, six employés de la société pétrolière Perenco trouvaient la mort sur la plateforme Becuna du site offshore Tchatamba de l’entreprise. D’après une mise au point de l’Organisation des employés du pétrole (ONEP), la société pétrolière française serait responsable de cet accident qui aurait pu être évité.

 

Selon l’ONEP, les causes probables de l’accident qui a ôté la vie à six personnes mercredi 20 mars dernier sur la plateforme Becuna du site offshore Tchatamba de la société pétrolière Perenco, sont une perte de contrôle sur un puits éruptif avec défaillance de barrières principales.

 

En clair, il s’agit d’une mauvaise gestion de l’équilibre hydrostatique, avec injection d’eau de mer + additifs ; l’utilisation questionnable des blocs d’obturation (BOP-Blow Out Preventer) ; lenteur de sécurisation du puits car l’unité P115 tournait avec un seul treuil au moment de l’accident.

 

« Or de telles unités doivent fonctionner avec deux treuils pour installer la kelly valve (vanne) en situation d’urgence », indique Guylaine Mboui Zolo Ba-Ndong, secrétaire nationale, chargée de la réglementation, des relations extérieures et de la communication de l’ONEP.

 

Nonobstant la perte de contrôle sur un puits éruptif, il y a également pour l’ONEP, une mauvaise maitrise des procédures d’urgences ; présence à proximité de la tête de puits d’équipements thermiques (power pack) ayant servi de source d’ignition et créer une explosion au contact d’un nuage de gaz ; hésitation des travailleurs en emplois précaires d’exercer leur droit de retrait face à l’imminence du danger mortel « par crainte de ne pas voir leur contrat être renouvelé le mois d’après », révèle l’ONEP.

 

Autant de causes qui relancent le débat relatif à la satisfaction des revendications des salariés de Perenco déposées par l’ONEP sur la table du Directeur général de la société pétrolière depuis décembre dernier, et qui a refusé toutes négociations avec l’organisation syndicale, foulant aux pieds les interpellations de l’inspection du travail chargée du secteur pétrolier.

 

Cet accident malheureux qui endeuille de nombreuses familles, aurait pu être évité, si les revendications de l’ONEP qui visent l’amélioration des conditions de travail des employés de Perenco avaient trouvé une oreille attentive.

 

Pour l’heure, en hommage aux disparus, l’ONEP appelle à un arrêt de travail de deux heures et à une grande marche vendredi 29 mars prochain sur toutes les installations pétrolières du Gabon.

 

 

James RHANDAL  

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