« Que le corps médical arrête de prendre en otage les usagers », Pierre Mintsa, SG SAPAS

LIBREVILLE (Equateur) – Exaspéré par les grèves incessantes du corps médical dans les hôpitaux publics, suite au retard de payement de la quote-part de la CNAMGS à ces établissements sanitaires,  le secrétaire général du Syndicat autonome des personnels des affaires sociales (SAPAS), Pierre Mintsa, rappelle aux médecins et autres personnels de santé, que le retard de paiement de cette quote-part de la CNAMG, ne devrait en aucun cas entraver le bon fonctionnement des hôpitaux, dans la mesure où ils disposent des fonds propres et de la subvention de l’Etat.

 

Dans un entretien accordé samedi 18 mai dernier à Libreville, à l’Agence de presse Equateur, le secrétaire général du SAPAS, Pierre Mintsa, a tenu à fustiger les grèves récurrentes du corps médical des hôpitaux publics, au prétexte que les établissements sanitaires publics auraient du mal à fonctionner du fait des retards accusés par la Cnamgs, quant au paiement de sa quote-part.

 

Pour le secrétaire général du SAPAS, le discours tenu par les médecins grévistes, est un faux débat dans la mesure où, les hôpitaux publics disposent des fonds propres et de la subvention de l’Etat. « Il convient de souligner que les hôpitaux publics ont trois sources de financement : la subvention de l’Etat, les fonds propres qu’ils génèrent, et enfin la quote-part de la Cnamgs. Pensez-vous qu’un hôpital ne puisse pas fonctionner, sans la quote-part de la Cnamgs ? », a déclaré Pierre Mintsa tout en précisant qu’avant la mise en place de la Cnamgs, les hôpitaux publics fonctionnaient normalement.

 

Etant donné que les structures sanitaires publiques peuvent bien fonctionner sans la Cnamgs, M. Mintsa, pourquoi donc ces grèves ? D’après le secrétaire général du SAPAS, il s’agirait en réalité des primes de rendement, que le personnel de santé réclame pour ses différentes prestations. « Il est important de comprendre, parce que les grèves qui sont faites par le corps médical des hôpitaux publics, c’est l’usager qui en est la victime. Pour moi, ces grèves sont abusives, parce qu’elle ne concerne en réalité que la prime de rendement qui est payée par la Cnamgs. Est-ce normal qu’une structure sanitaire arrête de fonctionner parce que la Cnamgs n’a pas payé des primes de rendement ?  », s’est-il interrogé.

 

S’agissant des retards de paiement de la Cnamgs aux établissements sanitaires publics et aux pharmacies, Pierre Mintsa accuse le Trésor public et les Impôts d’être les principaux responsables. Concernant le Trésor public, le secrétaire général du SAPAS soutient, que les prélèvements effectués sur les salaires des agents publics chaque 25 du mois, ne sont pas reversés à la Cnamgs.

 

Quant aux Impôts, la taxe CSS qui est systématiquement prélevée sur chaque produit acheté dans les grandes surfaces commerciales et autres, poursuit-il, n’est pas toujours reversée à la Cnamgs. Ce qui expliquerait en partie, la dette de la Cnamgs vis-à-vis des hôpitaux publics et des pharmacies. « Aujourd’hui, la Cnamgs fonctionne seulement avec la subvention de l’Etat et la part versée par le secteur privé », a confié M. Mintsa.

 

Par ailleurs, pour mieux comprendre l’utilisation dans le détail des fonds que la Cnamgs met à la disposition des hôpitaux publics, le SAPAS demande au ministère de la santé d’auditer chaque établissement sanitaire. « Le corps médical doit faire des audits dans les hôpitaux, pour voir tout ce qui a déjà été versé par la Cnamgs, à quoi cela a-t-il servi ? Car on ne voit aucun investissement dans les hôpitaux. En matière de fonctionnement, c’est le malade qui est obligé de payer ce que la Cnamgs est censée avoir réglé », a-t-il conclu.

 

 

Levi NGOMA   

 

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