Le développement du Gabon a été plombé par la corruption et le détournement des deniers publics

LIBREVILLE (Equateur) – C’est du moins ce que pense le président du parti politique Ensemble pour la République (EPR), Dieudonné Minlama Mintogo, dans son discours de présentation de vœux. Il estime par ailleurs, qu’il est temps pour les autorités gabonaises dont le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de mettre un terme au gaspillage et à l’impunité.

 

 

Le président du parti politique Ensemble pour la République (EPR), Dieudonné Minlama Mintogo, a présenté jeudi 31 décembre 2020, ses vœux à la Nation gabonaise. Dans son discours, l’ancien candidat à  la présidentielle de 2016, a exposé un bilan très peu reluisant des 60 années d’indépendance du Gabon.

 

 

En effet, d’après Dieudonné Minlama Mintogo, les 60 années d’indépendance du Gabon, les deux mandats du président Ali Bongo Ondimba y compris, ont été plombées par la corruption et le détournement des deniers publics. Autrement dit, le développement que tous les gabonais appellent de leurs vœux depuis des décennies, a été freiné par ces maux auxquels s’adonneraient les proches du président gabonais.

 

 

« Ce n’est ni l’opération Mamba, ni l’opération Scorpion ou encore moins la Task Force qui me démentiraient. Mesdames et Messieurs, Gabonaises et Gabonais, Mes Chers compatriotes, Au moment où nous allons rentrer dans un nouveau cycle de vie pour notre pays, il est plus qu’urgent que les dirigeants consacrent et orientent toutes nos ressources au développement du pays et au bien-être de nos concitoyens. Il est urgent de mettre un terme au gaspillage et à l’impunité », a déclaré le président d’EPR.

 

 

En se référent à la conclusion du dernier discours de présentation des vœux au peuple gabonais, de feu président Omar Bongo Ondimba, « Mon intime conviction est que notre pays mérite mieux et que chacun de nous mérite mieux, […] si chaque dix francs affectés pour la construction des routes avait réellement été utilisés à ce sujet nous aurions le meilleur réseau routier d’Afrique[…] Dieu ne nous a pas permis de faire du Gabon ce que nous sommes en train d’en faire … », Dieudonné Minlama reste convaincu que si la corruption, le gaspillage et l’impunité avaient été sérieusement combattus, le développement du Gabon dans tous les domaines, aurait été une réalité aujourd’hui.

 

 

Aussi, soutient-il, « Il est urgent de mettre en place un système de gouvernement et de gouvernance adapté à nos ambitions de développement et à la consolidation de notre vivre-ensemble. En effet, pour se développer et donner une chance d’épanouissement à chaque Gabonaise et à chaque Gabonais, notre pays a besoin de stabilité, de sérénité, de cohésion et de justice sociale ».

 

 

Pour y arriver, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, invite le président Ali Bongo Ondimba, à procéder à une évaluation, sans complaisance de notre Constitution et de notre système de gouvernance et d’en tirer les conséquences, afin d’entreprendre les réformes profondes et audacieuses dans le but d’accélérer le développement, et de répondre efficacement aux sollicitations des gabonais en matière de bien-être.

 

 

« Quant à moi, je reste convaincu que notre Constitution et notre Système de gouvernance actuels comportent en eux les germes de conflits, de blocage, d’instabilité et d’inefficacité. En dehors de la régulation faite par le parlement sur la gestion d’une éventuelle vacance de pouvoir, plusieurs interrogations et lacunes se font observer », a-t-il révélé.

 

 

Et c’est au regard des interrogations et lacunes observées, que Dieudonné Minlama Mintogo formule quelques propositions. Premièrement, il propose une élection en  ticket du président de la République et de son Vice-président, afin de régler une bonne fois pour toute la question de l’intérim et de la succession en cas d’indisponibilité du président de la République;

 

 

Ensuite, il suggère la suppression du poste de Premier ministre en laissant au Président de la République outre ses fonctions de Chef de l’Etat, , la charge de diriger le gouvernement. Cette réforme a pour objectifs souligne-t-il, de mettre un terme au bicéphalisme qui existe actuellement à la tête de l’Etat et permettre au président et à son Vice-président d’impacter directement l’action du gouvernement en étant seuls comptables devant le peuple et le Parlement, de la mise en œuvre de leur projet de société ; mais au afin d’éviter au Gabon l’expérience douloureuse d’une cohabitation;

 

 

Autres objectifs de cette proposition de suppression du poste de Premier ministre, c’est la mise en place d’une véritable décentralisation administrative et politique, avec l’érection de 5 grandes régions dirigées par un gouvernement local et un parlement local, issus des élections à la proportionnelle; la suppression de toutes les institutions contre-productives et inutiles au renforcement de la démocratie et au développement du pays et des territoires.

 

 

Enfin, conscient de l’impérieuse nécessité d’une véritable réconciliation nationale, l’homme politique propose la mise en place d’une Commission vérité pardon et réconciliation, « chargée de solder notre passif, de soigner les plaies, de réparer les injustices et jeter les bases d’une nation unie et solidaire. L’exemple de l’Afrique du Sud, nous montre à suffisance, que c’est seulement sur des grands Consensus que l’on bâtit des grandes Nations fortes et Unies », rappelle-t-il.

 

 

Poursuivant son propos, le président d’EPR, a évoqué la situation sanitaire du Gabon liée à la Covid-19. A ce sujet, Dieudonné Minlama Mintogo, a eu une pensée pour toutes les personnes qui se retrouvent sans revenus, ou qui ont perdu des proches. « Je pense également aux personnels soignants, aux forces de Sécurité et de Défense qui chaque jour, surtout aux premières heures de la pandémie, ont vaillamment au risque de leur vie, permis au pays de freiner la pandémie. Oui, nous avons accepté avec résilience de changer de mode de vie, nous avons appris à vivre avec la Covid-19 et enfin nous avons évité le pire », a-t-il dit.

 

 

Toutefois, pour l’homme politique, aujourd’hui la lutte n’est plus sanitaire, mais économique et sociale. C’est pourquoi pense-t-il, le temps est venu pour le président de la République et le gouvernement, de songer à un plan de déconfinement et à un plan de relance économique. « Il est important de ramener la croissance économique et d’accélérer la diversification de notre économie. Le moteur de notre croissance doit s’appuyer sur le secteur primaire : l’agriculture, l’élevage, la pêche, le bois… », a-t-il martelé.

 

 

Cependant, face à la dégradation du niveau de vie des gabonais, notamment des filles-mères, des milliers de personnes ayant perdu leur emploi, des jeunes diplômés au chômage, etc, Dieudonné Minlama pense qu’il devient impérieux pour le président Ali Bongo Ondimba de mettre en place des filets sociaux pour aider cette catégorie de personnes souvent laissées pour compte.

 

 

Levi NGOMA

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