Gabon : La jeunesse gabonaise serait sous l’influence des ‘’démons de la dépravation’’

LIBREVILLE (Equateur) – C’est du moins ce que pense  l’évêque élu des Ministères Christ Révélé aux Nations (CRN), Monseigneur François Rabenkogo, au regard de l’exhibition sexuelle et de l’affrontement de certains apprenants des Lycées et Collèges du pays, il y a quelques jours. Dans un entretien accordé à la rédaction de l’Agence de presse Equateur, il invite le gouvernement à convoquer l’ensemble des partenaires sociaux du monde éducatif, mais surtout à donner plus de latitude aux confessions religieuses à jouer leur rôle d’éducateur et d’objecteur de conscience

 

 

Agence de presse Equateur : L’exhibition sexuelle et l’affrontement de certains élèves des Lycées et Collèges de la province de l’Estuaire, ont défrayé la chronique il y a quelques jours, suscitant une vive émotion au sein de la population. Quelle est votre appréciation de la situation ?

 

 

Evêque François Rabenkogo : Déjà merci de me donner l’occasion par votre média, de réagir à cette actualité brûlante du moment, et qui secoue notre pays. Je voudrais continuer mon propos en affirmant mon attachement à l’amour que je porte pour ma patrie, et dire ma fierté d’être gabonais.

 

Pour venir à votre question, je suis désolé et vraiment navré pour notre jeunesse, qui se retrouve sous influence des démons de la dépravation. Je comprends que le gouvernement se soit levé pour réagir face à cette situation. Il est dans son rôle, mais je pense que c’est un peu trop tard et maladroit. Maladroit parce que les sanctions données ne vont pas aider ces jeunes à être recadrés, bien plus ils les exposent à devenir pire. L’exclusion pour les uns et la prison pour les autres, ce n’est pas la solution.

 

 

Selon vous, qu’aurait dû faire le gouvernement face à une situation qui n’est pas la première dans ce pays ?

Le gouvernement avant d’agir avec une telle sanction, aurait dû convoquer tous les partenaires sociaux et acteurs à l’éducation de notre jeunesse pour poser le problème, afin de recueillir les avis des uns et des autres. A partir de là, il aurait pu agir de manière adéquate. D’ailleurs, c’est ce que le gouvernement devait régulièrement faire, pour éviter qu’on arrive à ce genre de dérive.

 

 

Mais est-ce que cette dérive ne serait pas aussi consécutive à l’échec de l’Eglise dans son rôle de directeur de conscience et défenseur de la morale ?

L’église joue son rôle, Celui d’apporter l’évangile du salut d’abord, ensuite de participe à l’éducation. Je dis participer, parce qu’elle est un acteur parmi tant d’autre. Oui, les églises ont toujours participé à l’éducation de nos enfants. Nous avons les écoles du dimanche et des programmes dédiés tous les samedis à notre jeunesse, qui fréquentent nos assemblées. Mais depuis plusieurs mois, le gouvernement empêche à l’Eglise d’assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis de notre jeunesse.

 

 

En effet, le gouvernement se sert du Covid-19 qui est une réalité, pour museler l’Eglise. A mon sens, il y a exagération dans la manière pour le gouvernement de lutter contre cette pandémie au Gabon. Interdire à l’Eglise d’avoir plus d’une réunion par semaine et pour 1h seulement, n’est pas une solution. Cette situation nous empêche de jouer pleinement notre rôle de directeur de conscience.

 

Le prétexte du gouvernement c’est que la multiplication de nos réunions, pourrait apporter une recrudescence de la contamination. Dans ce cas, que dire des établissements scolaires et leurs salles de classes bondées des élèves et qui se réunissent du lundi au samedi?

 

 

Hormis l’Eglise, il y a aussi la cellule familiale et le Ministère des Sports et des Loisirs. Auraient-ils démissionné ?

La cellule familiale est démissionnaire et les services sociaux totalement inexistants. Le Ministère des Sports et des Loisirs qui ne propose aucun programme pour occuper cette jeunesse, ne dispose guère d’infrastructures adéquates pour les occuper valablement. Toutefois, pour endiguer rapidement ce phénomène, je demande au gouvernement de convoquer une conférence avec tous les partenaires sociaux de l’éducation parmi lesquels les confessions religieuses.

 

 

 

Propos recueillis par James RHANDAL

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