Gabon : Noureddin Bongo Valentin se dit satisfait de son bilan à la tête de la CGAP

LIBREVILLE (Equateur) – Moins de 24 heures après son limogeage à la tête de la Coordination générale des affaires présidentielles (CGAP), Noureddin Bongo Valentin, fils du président gabonais Ali Bongo Ondimba, a déclaré dans une lettre ouverte à l’endroit du Chef de l’Etat, qu’il a atteint les objectifs qui lui ont été assignés.

 

 

Au terme du Conseil des ministres du lundi 13 septembre dernier, Noureddin Bongo Valentin a été limogé de son poste de coordonnateur général des affaires présidentielles (CGAP). Il a été remis à la disposition de son administration d’origine. Moins de 24 heures après, l’ancien CGAP a tenu a adressé une lettre ouverte au Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, dans laquelle il affirme avoir atteint les objectif qui lui ont été assignés, tout en exposant les actions réalisées.

 

 

« Excellence, monsieur le président de la République, en décembre 2019, vous m’avez fait l’honneur de me nommer coordinateur général des affaires présidentielles avec pour mission de renforcer le pilotage, pour le compte du président de la République, de l’action gouvernementale. Ce pilotage s’est exprimé par une feuille de route, le Plan d’Accélération de la Transformation 2021 – 2023 adopté par le gouvernement en janvier 2021, par une méthode de travail, structurée autour de task-forces interministérielles pour décloisonner les administrations, fluidifier les réponses aux demandes d’arbitrages. (…)Durant ces vingt et un mois écoulés, la coordination générale a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’en montrer digne. Nous croyons pouvoir dire aujourd’hui, avec humilité et lucidité, que le contrat a été rempli », a-t-il soutenu.

 

 

D’après Noureddin Bongo Valentin, son action à la tête de la CGAP, a permis de systématiser le reporting sur l’état d’avancement des réformes, ainsi qu’ un contrôle a priori, par les visas d’opportunité et de conformité sur tous les contrats importants engageant l’administration publique, et un contrôle a posteriori, à l’instar du contrôle de réalité des créances sur l’Etat institué par la task force dette intérieure puis la mise en place de l’Autorité Nationale de Vérification et d’Audit (ANAVEA).

 

 

Durant ces vingt et un mois écoulés, poursuit-il, la coordination générale a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’en montrer digne. « Durant cette période à vos côtés au sein de la présidence de la République, d’importants résultats ont été obtenus sur les dossiers que vous nous avez confiés ou demandé de superviser. Le pilotage effectué a tout d’abord donné des gages de bonne gestion, pris au sérieux par les institutions financières internationales, comme l’indique la signature le 28 juillet 2021 de la Facilité Elargie de Crédit du FMI, avec à la clé un appui budgétaire sur trois ans d’environ 320 milliards de FCFA. Ou encore la revalorisation de la notation crédit du Gabon par l’agence de notation Moody’s en juillet 2021 », a-t-il indiqué.

 

 

Selon le fils du président gabonais, son action à la tête de la CGAP a engendré des économies significatives pour l’Etat, qui s’est délesté de plus de 600 milliards de FCFA de créances réclamées, qui se sont révélées injustifiées après audit. « La fiabilisation de la dette intérieure a permis de procéder à un premier règlement de 91 milliards de FCFA en juillet 2021, sur un total de créances reconnues d’environ 500 milliards de FCFA. Une injection de trésorerie bienvenue pour le secteur privé gabonais, éprouvé par la crise de la Covid-19. Autre source d’économie pour les finances publiques, la meilleure gestion des litiges engagés contre l’Etat, avec notamment une décision de justice en faveur du Gabon dans l’affaire l’opposant à la société WEBCOR, qui a annulé une amende de 65 milliards de FCFA qu’aurait pu payer l’Etat gabonais », a-t-il expliqué.

 

 

Nonobstant la fiabilisation de la dette intérieure, l’ancien CGAP confie avoir également œuvré pour une meilleure gestion de la solde des agents publics. « La finalisation de l’audit du FUR a permis de pointer plusieurs dysfonctionnements dans le système de gestion de la solde des agents publics. La mise en œuvre des recommandations des auditeurs se poursuit et permettra à terme la réalisation d’économies chiffrées à plusieurs milliards de FCFA chaque mois. Il en est de même de la réforme des bourses qui va permettre une attribution des bourses selon des critères sociaux et de méritocratie. Cette réforme va permettre de garantir la pérennité de cette politique sociale fondamentale, tout en faisant économiser au budget de l’Etat en moyenne 25 milliards de FCFA par an », a-t-il dit.

 

 

Dans le secteur de l’éducation, poursuit-il, le pilotage renforcé a accéléré la cadence des travaux pour la construction de dix établissements scolaires, principalement à Libreville mais également à Port-Gentil. « 5 établissements sont aujourd’hui livrés, disposant de 89 salles de classes, et 5 autres établissements sont en phase avancée de travaux, avec une finalisation prévue pour novembre 2021. Ces collèges et lycées, localisés parfois dans des zones enclavées, sont actuellement raccordés au réseau routier, ainsi qu’au réseau d’eau et d’électricité. Par ailleurs, conformément à votre vision, un centre de formation professionnel pouvant accueillir 1000 élèves a été inauguré à Nkok, et deux autres devraient l’être dans les prochains mois à Franceville et Port-Gentil », a-t-il précisé.

 

 

Toujours d’après Noureddin Bongo Valentin, c’est la feuille de route claire adoptée par le gouvernement, sous l’impulsion de la CGAP, qui a donné confiance et visibilité au secteur privé. « Cela s’est traduit par un niveau inédit d’investissements privés. Le rythme d’installations d’usines dans la zone industrielle de Nkok s’est fortement accéléré, avec aujourd’hui 85 usines actives, et 15 autres en phase d’investissement qui devraient entrer en production avant le premier trimestre 2022 et ainsi générer de nouveaux emplois. Aussi, les usines de Nkok s’émancipent des secteurs traditionnels de l’industrie du bois et de la métallurgie, pour la production de médicaments, le recyclage de déchets plastiques ou encore la production de ciment », s’est-il réjoui.

 

 

Dans le secteur Hydro-électrique, poursuit l’ancien CGAP, des amendements passés dans le code de l’électricité et de l’eau, ont permis la conclusion d’investissements majeurs avec le fonds d’investissement français Méridiam, « qui s’est engagé avec le Fonds Gabonais d’Investissement Stratégique à mobiliser 117 milliards de FCFA, pour la construction du barrage hydroélectrique de Kinguélé aval, ou encore un investissement de 45,8 milliards de FCFA pour augmenter les capacités de trafic du chemin de fer. Le fonds d’investissement spécial Rise Gabon s’est quant à lui engagé à injecter près de 60 milliards de FCFA dans la réalisation d’une route à péage de contournement Sud de l’agglomération de Libreville, reliant Owendo au PK15 ».

 

 

Par rapport au chômage qui sévit au Gabon, Noureddin Bongo Valentin affirme avoir accompagné le gouvernement dans l’adoption d’un nouveau code du travail. Ce nouveau code a vocation à stimuler l’emploi avec l’ouverture du marché du travail à de nouvelles catégories de travailleurs, en renforçant l’apprentissage, en rendant attractif le pays aux investisseurs tout en luttant contre la précarité de l’emploi et les discriminations.

 

 

C’est aussi dans un contexte de lutte contre les discriminations, révèle-t-il, que la CGAP a pesé de tout son poids « pour l’adoption des réformes relatives à la stratégie ‘’Gabon Egalité’’ qui a permis l’adoption d’une loi spécifique en vue de lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi que la modification du code pénal et du code civil ».

 

 

Enfin, pour l’ancien CGAP, son action aux côtés du Chef de l’Etat, au sein de la présidence de la République, n’a pas seulement eu pour effet d’obtenir des résultats rapides et tangibles à court terme. Mais aussi de poser des bases fondamentales, « afin de mettre notre pays, le Gabon, sur une trajectoire qui lui permettra, à l’avenir d’affronter les défis et mieux saisir les opportunités ».

 

 

 

James RHANDAL

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