Gabon : Pluralisme syndical et prolifération des syndicats, quel avenir pour les travailleurs gabonais ?

LIBREVILLE (Equateur) – La prolifération des syndicats au Gabon prend des proportions inquiétantes, et montre bien que cette activité tend vers un but lucratif. Les travailleurs qui soupirent après une amélioration significative de leurs conditions socioprofessionnelles au sein des entreprises, sont très souvent floués par des leaders syndicaux motivés par l’appât du gain. Une situation qu’a dénoncée Jocelyn Louis N’Goma, leader syndical et expert en assistance en relation de travail, au cours du Congrès ordinaire du Syndicat libre des travailleurs Comilog (SYLTRAC), vendredi 11 février dernier à Moanda (Haut-Ogooué).

 

 

Invité par le Syndicat libre des travailleurs Comilog (SYLTRAC) qui organisait son 2ème Congrès ordinaire du 11 au 12 février dernier à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, le syndicaliste et expert en assistance en relation de travail, Jocelyn Louis N’Goma, a exposé sur : ‘’ Pluralisme syndical et prolifération des syndicats, quel avenir pour les travailleurs gabonais? ’’.

 

 

Une thématique qui vient à point nommé, au regard de la pluralité des syndicats qui naissent dans les entreprises, jouant très souvent les fauteurs de troubles au bénéfice des employeurs, qui ne manquent pas de leur reverser des dessous-de-table. Pour Jocelyn Louis N’Goma, cette prolifération des syndicats dans tous les secteurs d’activité doit cesser, car les conséquences sont très nuisibles pour les organisations des travailleurs, considérant qu’elle les affaiblit et leur fait perdre leur représentativité.

 

 

“ Notamment, la capacité à imposer le rapport de force favorable à la négociation, et de nature à influencer les politiques sociales et économiques, pour une meilleure prise en compte et satisfaction des préoccupations des salariés ’’, a-t-il expliqué.

 

 

Il est vrai, poursuit M. N’Goma, que ce pluralisme syndical, qui a suivi le processus de démocratisation au Gabon adopté dans la Convention n°87 de l’OIT, exige qu’il soit réellement transparent et inclusif pour assurer la démocratie syndicale, “ Mais ce n’est pas une raison pour cautionner cette prolifération, dont les conséquences sont très nuisibles pour les organisations des travailleurs, considérant qu’elle les affaiblit et leur fait perdre leur représentativité “, a-t-il indiqué avant de rappeler que “ La négociation collective est le fer de lance de l’action syndicale ; et pour négocier, les travailleurs doivent avoir des organisations libres, fortes, démocratiques et indépendantes “.

 

 

Eu égard aux dérives engendrées par cette prolifération des syndicats au Gabon, et considérant que le dialogue social est un facteur d’efficacité économique, d’équité sociale et de participation démocratique, qui promeut la construction de consensus ou de compromis au bénéfice de toutes les parties prenantes de la société, l’expert en assistance en relation de travail estime pour sa part, qu’il est aujourd’hui nécessaire de tirer des leçons sur l’esprit et la lettre des Conventions n°87 et 98 de l’OIT, et d’œuvrer à l’assainissement de l’environnement syndical, dans l’intérêt d’une paix sociale durable.

 

 

 

Levi NGOMA

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