Gabon/Coup d’État : Raymond Ndong Sima approuve, mais à certaines conditions

LIBREVILLE (Equateur) – Un moindre mal. C’est en ces mots que l’ancien Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima a qualifié sur sa page Facebook, le coup d’État orchestré, mercredi 30 août dernier par les Forces de défense et de sécurité. Cependant, il invite les militaires à respecter certaines conditions pour rendre leur action légitime aux yeux des gabonais et de la communauté internationale.

 

S’adressant sûrement à l’ensemble des gabonais présents sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima a tenu à rappeler, que dans un régime démocratique, on aspire à une alternance politique par les urnes. On s’appuie sur des institutions impartiales dont les règles de fonctionnement sont objectives. On compte notamment sur un cadre juridique des élections qui donne à tous les mêmes chances de succès, a-t-il souligné.

 

Cependant, poursuit Raymond Ndong Sima, tel n’a pas vraiment été le cas ces dernières années, ces derniers mois au Gabon. Selon l’opposant et candidat à la présidentielle du 26 août dernier, les nombreuses contorsions du code et du mode électoral, en dépit des innombrables saisines du juge constitutionnel, ont fini par rendre inévitable une intervention de ceux dont la mission première est de défendre les institutions et non de les dissoudre.

 

Pour lui, cette interruption du processus électoral par les Forces de défense et de sécurité regroupées au sein du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CRTI) est un moindre mal à cette entorse au processus démocratique, mais à condition que les militaires qui ont pris le pouvoir se soumettent à trois exigences.

 

Premièrement, explique-t-il, cette présidence transitoire du CRTI doit s’inscrire dans une durée limitée dans le temps et se donner pour objectif de mettre la Constitution à plat, ainsi que l’ensemble du dispositif électoral, y compris la liste électorale, le découpage administratif du pays qui équilibre les territoires.

 

Deuxièmement, les Forces de défense et de sécurité doivent inscrire leur action dans une démarche inclusive de l’ensemble des acteurs politiques du pays pour réécrire un cadre électoral digne d’un système démocratique.

 

Et troisièmement, les Forces de défense et de sécurité doivent s’engager formellement à ne pas prendre part elles-mêmes aux élections qu’elles organiseront au terme de cette période de transition et garantissent ainsi leur transparence et leur équité.

 

Pour Raymond Ndong Sima, c’est sur ces trois conditions, que les gabonais et la communauté internationale devraient considérer comme un moindre mal, l’intervention depuis hier des militaires qui ont pris le pouvoir et mis en place un CTRI pour assainir la vie politique du pays et reprendre l’ensemble des élections finalement galvaudées.

 

 

Levi NGOMA

 

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