Gabon/Coup d’État : Alternance 2023 refuse la gestion du pays par les militaires

... visiblement satisfaits de ce défilé riche en couleurs

LIBREVILLE (Equateur) – C’est au cours d’une déclaration de presse de ce jeudi 31 août, que la Plateforme Alternance 2023 regroupant plusieurs partis et leaders de l’opposition gabonaise, a marqué son désaccord de voir le pays être géré par les militaires qui ont pris le pouvoir mercredi 30 août dernier. Pour cette Plateforme, le pouvoir doit être remis au professeur Albert Ondo Ossa qui serait le véritable vainqueur de la présidentielle du 26 août dernier.

 

Pour les leaders de l’opposition et de la société civile regroupés au sein de la Plateforme Alternance 2023, c’est le professeur Albert Ondo Ossa qui doit diriger le pays, pour avoir été élu par l’ensemble des gabonais, président de la République au terme de la présidentielle du samedi 26 août dernier.

 

« Le 26 août 2023, les gabonais ont massivement choisi le professeur Albert Ondo Ossa pour être le président de la République. Cela est incontestable et nul ne le conteste. C’est le lieu de remercier et de féliciter le peuple gabonais pour son vote. L’intérêt supérieur de la nation et la défense de ses intérêts fondamentaux nous commande de reprendre le processus de centralisation des résultats de l’élection présidentielle qui a été interrompue. Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos Forces armées, le professeur Albert Ondo Ossa verra sa victoire dans les urnes officialiser.», a proposé Mike Jocktane, membre d’Alternance 2023.

 

Cette sortie médiatique d’Alternance 2023 est, sans conteste, un refus d’une frange de l’opposition et de la société civile de voir le pays être géré par les militaires qui ont désigné, mercredi 30 août dernier comme président de la Transition, le Commandant en chef de la Garde Républicaine (GR), le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma, instigateur du coup d’État qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba.

 

 « La voie que nous indiquons, est la voie de la raison et de la sagesse. C’est la voie de la démocratie et de l’État de droit. C’est la voie qui permettra au Gabon de se reconstruire, ainsi que nous le souhaitons tous. C’est la voie qui épargnera à notre pays une crise encore plus grande que celle que nous connaissons », a indiqué le porte-parole d’Alternance 2023.

 

D’après les explications de ce regroupement de l’opposition, le Gabon pourrait être isolé, comme le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, par la communauté internationale, si jamais il sortait de la légalité républicaine. « Le Gabon doit s’épargner de l’isolement de la communauté internationale. Les sanctions des institutions financières internationales et de ses partenaires au développement qui se trouveraient dans l’obligation de mettre un terme à toutes formes de coopération avec notre pays, s’il faisait le choix de sortir de la légalité républicaine. Nous devons en toute responsabilité, en mesurer les conséquences dans la vie de nos compatriotes », a averti Mike Jocktane.

 

C’est pourquoi, s’adressant particulièrement aux Forces de défense et de sécurité, Alternance 2023 les invite à faire preuve de responsabilité en remettant le pouvoir au professeur Albert Ondo Ossa.

 

« A nos compatriotes des Forces de défense et de sécurité, votre courage et votre patriotisme honorent notre pays et nos armées. En faisant le choix de la vérité des urnes, vous avez fait le choix de la nation, la patrie doit vous êtres reconnaissante. (…) Fort de tout cela, la Plateforme Alternance 2023 invite les Forces de défense et de sécurité à la responsabilité et au patriotisme, afin d’éviter à notre pays des lendemains encore plus sombres que ceux qui lui ont été épargnés. La Plateforme Alternance 2023 invite les représentants des Forces de sécurité et de défense à la discussion, afin d’évaluer dans un cadre patriotique et responsable la situation, et de trouver entre gabonais la meilleure solution qui permettra à notre pays de sortir grandi de cette situation », a souhaité Alternance 2023.

 

Pour cette frange de l’opposition et de la société civile gabonaise, il est hors de question de demander aux gabonais qui ont massivement élu le professeur Albert Ondo Ossa pour être le président de la République, « de renoncer à ce choix. Cela n’est pas acceptable, et le peuple gabonais ne l’acceptera pas. Il suffit, pour le comprendre, de regarder vers où nous aurons conduit 14 ans de mandat illégitime », a martelé Mike Jocktane.

 

 

James RHANDAL

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