Gabon : L’appel de Dieudonné Minlama à la classe politique et à la société civile
LIBREVILLE (Equateur) – Dans une déclaration datée du samedi 2 septembre dernier, l’homme politique et ancien candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo félicite les Forces de défense et de sécurité qui ont su mettre fin au processus électoral biaisé qui faisait craindre au Gabon, violence, bain de sang et incertitude. Il invite également la classe politique et la société civile de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en 1990. Lecture.
Le 30 Aout dernier, notre Armée a interrompu le processus électoral débuté quelques semaines plus tôt, mettant en même temps fin au règne du président Ali Bongo Ondimba.
Cet acte a été accueilli avec liesse et joie par la majorité de nos compatriotes. C’est le moment pour moi de remercier l’Éternel, notre Dieu Tout Puissant qui a permis à notre pays, le Gabon et à notre Peuple de traverser cette épreuve dans la paix et sans effusion de sang.
C’est aussi pour moi le moment d’adresser mes félicitations à nos Forces de Sécurité et de Défense qui ont su mettre fin, de façon efficace et avec patriotisme, à ce processus électoral dont l’issu allait inéluctablement plonger notre pays dans la violence et l’incertitude.
Je voudrai enfin rendre un vibrant hommage au peuple gabonais pour sa mobilisation, sa détermination et sa forte participation, dans la paix et la convivialité, aux différentes phases de ce processus électoral.
En 1990, le peuple gabonais, comme les autres peuples d’Afrique, après le discours de La Baule, et à travers une conférence nationale non souveraine, avait choisi d’abandonner le monopartisme pour le multipartisme intégral sans passer par une phase de Transition.
Ce grand saut dans l’inconnu , sans solder, au préalable le passif du monopartisme et sans avoir procéder au verrouillage de la Constitution consensuelle de 1991 , a entraîné notre pays dans une situation « d’alternance bloquée » avec l’organisation des élections toujours contestées aux lendemains incertains et en prime des modifications constitutionnelles toujours plus rétrogrades . Plus besoin de rappeler que chaque élection présidentielle a été une occasion de chute et de déstabilisation pour notre pays.
Après l’échec de 1990, la transition politique que l’Armée nous propose aujourd’hui est, à mes yeux, une aubaine, une occasion à ne pas manquer, une occasion en or …
En effet, outre doter notre pays d’une Constitution et des Institutions démocratiques stables et solides, cette Transition doit nous permettre de définir ensemble et de mettre en œuvre les mécanismes d’une véritable réconciliation nationale à travers une commission Vérité et Réconciliation.
Il sera utopique d’avancer si nous n’avons pas, au préalable, panser les plaies, chasser les peurs, éliminer les pesanteurs bloquantes, rassurer les uns et les autres, et recréer l’espoir et l’espérance. Le Peuple Gabonais a besoin d’avancer dans un Futur Meilleur ; Uni, Serein et Solidaire.
J’appelle donc la classe politique, la Société Civile, Les Confessions Religieuses, Les Sociétés Traditionnelles, et tout le Peuple gabonais à soutenir cette Transition en mettant de coté nos intérêts personnels et partisans. En ce moment unique, crucial et historique, seul l’esprit patriotique compte. Profitons de cette Transition pour solder notre passif et jeter les bases d’une République Unie, Forte et Démocratique.
Je sais que la question sur la durée de la Transition préoccupe plusieurs de nos compatriotes. A ce sujet, je souhaite que nous nous concentrions d’abord sur les objectifs et le contenu. C’est à partir des objectifs et du contenu que nous pourrons de façon réaliste définir la durée de la Transition.
J’invite la classe Politique et la société civile à éviter les erreurs de 1990. Donnons-nous du temps nécessaire pour bien faire. C’est aussi à ce prix que cette Transition sera une réussite.
LA RÉDACTION