Gabon : La société française Perenco s’oppose à la loi gabonaise

PORT-GENTIL (Equateur) – Après avoir confirmé la légitimité de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), et ce conformément à l’article 316 alinéa 3 du Code de travail gabonais, l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier, Thérance Cédric Mbadinga Moussavou, a convoqué la Direction générale de la société française Perenco Oil & Gas Gabon pour une reprise des négociations, afin de mettre fin au conflit qui l’oppose aux travailleurs de l’entreprise. Malheureusement, cette dernière refuse d’obtempérer, faisant craindre une grève générale qui pourrait paralyser le secteur pétrolier et porter atteinte à l’économie du pays.

 

Alors que le Gabon a amorcé depuis le 30 août 2023 son essor vers la félicité avec un changement de paradigme dans tous les secteurs d’activités du pays, sous l’impulsion des militaires regroupés au sein du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (Ctri) conduit par le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema, certaines entreprises françaises notamment, veulent à tout prix demeurer dans l’ancien format du pouvoir déchu d’Ali Bongo Ondimba : fouler aux pieds les lois gabonaises et l’autorité des responsables d’administrations, moyennant des pièces sonnantes et trébuchantes.

 

C’est le cas, semble-t-il, de la Direction générale de Perenco Oil & Gas Gabon (Pogg) qui a délibérément refusé de répondre à une convocation de l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier, vendredi 19 janvier dernier, pour une reprise des négociations avec l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui menace depuis le 8 décembre 2023 d’entrer en grève générale illimitée.

 

Pour rappel, le 26 décembre 2023, les responsables de la société française Perenco Oil & Gas Gabon avaient refusé toutes négociations avec l’Onep, prétextant que l’organisation syndicale n’était pas représentative au sein de l’entreprise. Un argument balayé par les syndicalistes qui, d’ailleurs, avaient sollicité l’intervention du président de la Transition face au mutisme de l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier.

 

Mais après examen de la liste des adhérents de l’Onep et de l’autre syndicat de l’entreprise (Syndicat autonome des pétroliers), ainsi que leurs cotisations des six derniers mois, l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier est arrivé à la conclusion que l’Onep, contrairement aux allégations des responsables de Pogg, est bel et bien représentative avec un taux de 29,98%.

 

« De l’analyse des documents fournis par les parties, il apparait clairement que l’Onep dispose d’un taux de représentativité de 29,98%. Ce qui est supérieur au taux minimal exigé par la disposition citée supra », a indiqué Thérance Cédric Mbadinga Moussavou, dans son courrier n°0039 du 15 janvier 2024 et adressé au Directeur général de Pogg.

 

En effet, d’après l’article 316 alinéa 3 du Code du Travail, « est éligible à la représentativité des syndicats de base, tout syndicat ayant au moins 25% des effectifs de l’entreprise au niveau de la négociation interne de l’entreprise ».

 

C’est donc conformément à cette disposition de la loi et des résultats de l’analyse des taux de représentativité des deux syndicats de l’entreprise, que l’inspecteur spécial a convoqué vendredi dernier la Direction générale de Pogg et l’Onep à une reprise des négociations pour trouver des solutions aux revendications posées, afin d’éviter une grève générale qui pourrait paralyser l’entreprise et l’économie du pays.

 

Malheureusement, l’entreprise française n’est pas prête à se conformer aux exigences de la loi gabonaise. L’absence de ses représentants à la rencontre de vendredi dernier, sans aucune explication, le prouve suffisamment. Une nouvelle convocation pour le mardi 23 janvier prochain sera adressée ce lundi 22 janvier au Directeur général de Pogg, conformément à l’article 393 alinéa 4 du Code du Travail.

 

Toutefois, cette attitude du Directeur général de Perenco Oil & Gas Gabon devrait interpeller les autorités de la Transition (Ctri), car un employeur qui refuse catégoriquement de se conformer aux lois gabonaises, dont le Code du Travail, est une menace pour la paix sociale et la stabilité du pays. Affaire à suivre !

 

 

James RHANDAL

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