L’Agence gabonaise de presse estée en justice par ses contractuels

LIBREVILLE (Equateur) – Les 16 agents contractuels de l’Agence gabonaise de presse (AGP), qui étaient en contrat à durée déterminée (CDD), ont décidé de traîner leur ancien employeur devant le Tribunal de première instance de Libreville, pour non-paiement de leurs arriérés de salaires.

 

Il s’agit de trois mois de salaire (octobre, novembre et décembre 2018), qui s’élèvent à 24.000.000 FCFA, que l’Agence gabonaise de presse (AGP) doit à ses agents contractuels, qu’elle a recruté en janvier 2018, pour un contrat à durée déterminée (CDD) de douze mois et qui a pris fin lundi 31 décembre dernier.

 

Après une conciliation auprès de l’Inspection du Travail et l’intervention du ministre d’Etat en charge de la communication, Guy Bertrand Mapangou, qui s’était engagé à solder cette dette avant le terme des contrats, les 16 agents contractuels de l’AGP qui sont désormais au chômage, n’ont toujours rien perçu. Aussi, ont-ils décidé d’ester en justice leur ancien employeur.

 

« Le mercredi 19 décembre dernier, nous avons été convoqués par le ministre d’Etat en charge de la communication, Guy Bertand Mapangou, au sujet du paiement de nos trois mois de salaire. Au cours de cette rencontre, M. Mapangou s’est engagé à payer la totalité des trois mois que l’AGP nous doit avant la fin de nos contrats. Nous avons fait confiance à la parole du ministre d’Etat, malheureusement, rien n’a été fait. C’est pourquoi nous avons décidé d’amener cette affaire au Tribunal. Notre  huissier de  justice qui avait déjà envoyé une notification à l’administrateur provisoire de l’AGP, va simplement engager la procédure auprès des juridictions compétentes », a déclaré l’un des contractuels joint au téléphone.

 

Toujours d’après les contractuels de l’AGP, l’administrateur provisoire de l’AGP, Fidèle Bitéghé Minko, qui se repose désormais sur l’engagement du ministre Mapangou, dit n’avoir aucune information sur la suite du dossier, qui relève pourtant de sa responsabilité en tant qu’employeur. « L’administrateur provisoire qui a reçu nos collègues ce lundi 31 décembre dans son bureau, dit n’avoir aucune information, et qu’il nous fallait attendre ce jeudi pour avoir une réponse », a confié un autre contractuel.

 

Selon le directeur de Cabinet du ministre d’Etat, M. Malékou, des instructions au sujet du payement des arriérés des salaires des 16 contractuels de l’AGP, qui ont renoué avec le chômage, ont été données au secrétaire général du ministère de la communication, qui serait dans la vérification.

 

« Le lundi 31 décembre dernier, nous avons échangé avec le directeur de Cabinet du ministre, qui nous a confié que le dossier était entre les mains du secrétaire général, qui serait dans la vérification. Mais quelle vérification, alors qu’il y a deux semaines, que nous leur avons déposé la liste des noms des 16 contractuels, leurs contacts et les états de salaires des trois mois, conformément à la demande du ministre. Il faut donc trois semaines au secrétaire général pour vérifier les états de salaires de 16 personnes et procéder au paiement ? », s’est interrogé un autre agent.

 

Pour l’inspecteur du Travail que nous avons joint au téléphone, cette situation des 16 contractuels de l’AGP est une question de droit. D’après l’article 152 du Code du travail, explique-t-il, l’employeur est tenu de verser chaque fin de mois, les salaires des agents qu’il a recrutés. Le contraire, soutient-il, est une infraction punie par la loi. Or, l’AGP qui ne paie plus les salaires de ces agents depuis plusieurs mois, souligne-t-il, risque gros, si jamais cette affaire allait au Tribunal. « Elle ne paiera pas que les trois mois dus, mais également des dommages et intérêts,  qui pourraient porter atteinte au fonctionnement de l’AGP », a-t-il conclu.

 

 

Levi NGOMA

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