Gabon/Crise du préscolaire : Solange Mongarina recentre le débat sur l’intérêt de l’enfant

LIBREVILLE (Equateur) – À l’heure où la polémique enfle autour du transfert des Centres d’éducation préscolaire (CEP) au Ministère de l’Éducation nationale, une voix a su s’élever avec lucidité et hauteur de vue : celle de Solange Mongarina, Secrétaire générale de la Fetrag Affaires Sociales. Lors de l’Assemblée générale tenue  jeudi 19 juin dernier au hall du Ministère des Affaires Sociales, son intervention a marqué un tournant dans un débat jusque-là dominé par la tension et la confusion.

Réunis à l’appel des syndicats Sapas, Synatrass et Fetrag – Affaires Sociales, les éducateurs et agents sociaux ont exprimé un profond malaise face à la décision unilatérale de transférer les CEP, jusque-là gérés par les Affaires Sociales, au Ministère de l’Éducation Nationale. Une réforme brutale, mal préparée selon eux, et qui met en péril une mission sociale construite depuis plusieurs décennies.

Deux visions syndicales se sont alors affrontées 

D’un côté, une opposition frontale (portée par le Synatrass et le Sapas), dénonçant un transfert précipité, inadapté et non concerté.

De l’autre, une analyse stratégique, portée avec force et calme par Solange Mongarina, en faveur d’une clarification des missions entre les deux ministères, dans le respect de l’histoire, des compétences et de l’intérêt supérieur de l’enfant.

La voix forte d’un syndicalisme responsable

Dans son intervention, Mme Mongarina a replacé le débat au cœur de l’essentiel. « Ce n’est ni l’institution, ni l’administration qui doit guider nos décisions, mais l’enfant. Celui que nous accueillons chaque jour, que nous écoutons, que nous accompagnons. Transférer sans comprendre sa réalité, c’est trahir notre mission. », a-t-elle indiqué.

Elle a rappelé que les éducateurs des Affaires Sociales ne sont pas de simples enseignants, mais des acteurs sociaux formés à la pédagogie, à la psychologie, et à l’accompagnement des familles vulnérables. Une approche globale qui distingue les CEP de l’Éducation Nationale, souvent centrée sur les contenus scolaires. Son message a trouvé un large écho parmi les participants, et bien au-delà, dans les rangs syndicaux nationaux.

Unanimité sur la question budgétaire

Si les positions ont divergé sur le fond du transfert, les syndicats se sont retrouvés sur un point : le scandale du transfert des budgets de fonctionnement. Selon les syndicats, les fonds destinés aux CEP auraient été versés à l’Éducation Nationale sans consultation, pénalisant lourdement les structures encore gérées par les Affaires Sociales.

Ils réclament :

– Le reversement immédiat des budgets concernés ;

– L’ouverture d’un dialogue institutionnel formel entre les deux ministères.

Trois résolutions pour une mobilisation durable

Au terme de l’Assemblée générale, trois résolutions ont été adoptées :

1. Poursuite de la mobilisation syndicale jusqu’à obtention d’un accord clair ;

2. Création d’une commission de suivi intersyndicale ;

3. Demande d’audience aux ministres concernés, à tenir avant les vacances scolaires.

Un leadership salué au sommet de la Fetrag

Le Secrétaire général de la Fetrag, Jocelyn Louis Ngoma, a salué l’intervention de Solange Mongarina dans une déclaration publique. « Par sa rigueur, son sens de l’État et sa fidélité aux valeurs du travail social, la camarade Mongarina a redonné à notre confédération syndicale la voix qu’elle mérite. Elle a prouvé que le syndicalisme pouvait être une force de réflexion, de proposition, et de responsabilité », a-t-il déclaré.

Et maintenant ?

Alors que les vacances scolaires approchent, les syndicats ne désarment pas. Le débat est désormais national, et la pression monte. Mais une chose est certaine : la voix de Solange Mongarina a élevé le débat, et remis l’enfant au centre de toutes les considérations. Un acte syndical fort, dans un moment décisif.

Jaulene LEMBEME