Gabon/Réforme de la petite enfance : Une ambition à concilier avec l’approche sociale

LIBREVILLE (Equateur) – Le gouvernement gabonais a lancé une importante réforme visant à transférer les Centres d’éducation préscolaire (CEP) du Ministère des Affaires Sociales vers celui de l’Éducation Nationale, pour les enfants de 3 à 5 ans. Mais pour le Secrétaire général de la Fétrag, Jocelyn Louis Ngoma, cette réforme ne pourra porter ses fruits que si elle se fait dans le respect des identités professionnelles

 

Pour le Secrétaire général de la Fédération des Travailleurs du Gabon (Fétrag), Jocelyn Louis Ngoma, ce transfert, encadré par le décret n°0034/PR/MENFC du 16 janvier 2024, a pour ambition de renforcer la continuité pédagogique entre préscolaire et cycle primaire, tout en optimisant les moyens humains et budgétaires.

 

Mais cette réorganisation ne fait pas l’unanimité, fait-il remarquer. En effet, plusieurs syndicats du secteur des Affaires Sociales dénoncent une mise en œuvre précipitée, sans concertation préalable, marquée par des dysfonctionnements et un redéploiement unilatéral des ressources, fragilisant certaines structures encore sous leur tutelle.

 

Dans une déclaration remarquée, poursuit-il, Solange Mongarina, Secrétaire générale de la Fétrag-Affaires Sociales, a salué l’esprit de réforme tout en appelant à la préservation de la dimension sociale de ces structures.

 

Elle a rappellé à l’occase, que les CEP relevant des Affaires Sociales ont toujours intégré une approche globale centrée sur l’enfant, incluant l’accompagnement psychosocial et le soutien aux familles vulnérables.

 

Elle a recommandé notamment :

– une clarification des rôles entre les ministères concernés,

– un transfert concerté des ressources,

– une meilleure articulation entre éducation et accompagnement social,

– la reconnaissance professionnelle des éducateurs (niveaux B2, B1, A2),

– la valorisation du métier d’Éducateur de Jeunes Enfants (EJE), formé pour l’encadrement des 0 à 6 ans et non réduit à une simple fonction de garde.

 

Une position qu’elle a d’ailleurs illustré par une analogie percutante. « Un médecin transféré d’un hôpital à un autre ne perd pas pour autant sa qualité de médecin. Pourquoi devrait-il en être autrement pour les éducateurs spécialisés ? », s’est-elle interrogée.

 

En somme, soutient Jocelyn Louis Ngoma, cette réforme ne pourra porter ses fruits que si elle se fait dans le respect des identités professionnelles, dans un esprit de dialogue et de transparence, et surtout dans l’intérêt supérieur de l’enfant, qui doit rester au cœur de toute politique de la petite enfance.

 

 

Peniel MAVOUNGOU

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