Gabon/Grogne sociale : Le Bureau exécutif de la Cosyga désavoue son SG Philippe Djoula face au ministre du Travail, Madeleine Berre

LIBREVILLE (Equateur) – Dans un article de presse daté du mercredi 8 juillet dernier, le secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), Philippe Djoula, sans avoir consulté le Bureau exécutif de cette centrale syndicale, a demandé au président gabonais, Ali Bongo Ondimba d’écarter de la conduite du dialogue social, le ministre du Travail, Madeleine Berre. Mais pour le secrétaire général adjoint de la Cosyga, Jocelyn Louis Ngoma, qui a lu une déclaration ce samedi 11 juillet au nom du Bureau national exécutif, cette posture maladroite du secrétaire général, n’engage nullement leur confédération.

 

Chers camarades,

 

Dans sa parution du mercredi 8 juillet 2020, le N°463 du journal la loupe, a publié un article, rapportant des propos tenus par le camarade Philippe Djoula, au nom de la Cosyga. D’après cet article, la Cosyga aurait, dans un courrier adressé au ministre du travail, soulevé le point relatif a une demande d’annulation de l’arrêté N° 0052/MEFPTFPDS du 10 avril 2020, fixant le taux d’allocation du chômage technique suite aux décisions gouvernementales de la lutte contre la propagation de la pandémie de la Covid-19, jugée peu orthodoxe, et celui relatif a l’utilisation des fonds lors des différentes éditions de la fête du 1er mai.

 

 

Il déclare que la Cosyga serait très intéressée par la Cour des comptes, pour qu’elle fasse un audit sur les sorties d’argent effectuées par le ministère du Travail à l’endroit de certaines centrales syndicales au détriment des autres. Il dit que récemment, lors de la fête du travail du 1er mai, la ministre a sorti de l’argent, qu’elle a remis à certaines centrales syndicales, afin d’aller faire des campagnes de conscientisation dans les entreprises. Il faudrait qu’on nous dise le montant sorti, fustige le secrétaire général de la Cosyga.

 

 

S’agissant de l’annulation de l’arrêté N° 0052/MEFPTFPDS du 10 avril 2020, fixant le taux d’allocation du chômage technique, Philippe Djoula a-t-il oublié que cet arrêté est la conséquence d’un état d’urgence ? En l’occurrence un état d’urgence sanitaire. Si le Bureau national exécutif avait été consulté, monsieur Philippe Djoula aurait appris qu’un état d’urgence sanitaire est une disposition juridique exceptionnelle, qui doit permettre à un État de faire face à une épidémie, pandémie ou catastrophe sanitaire mettant en péril le pays.

 

 

Et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire autorise le Chef du gouvernement à prendre par décret, des mesures limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion (y compris des mesures d’interdiction de déplacement hors du domicile) ; des mesures de réquisition de tous biens et services nécessaires pour mettre fin à la catastrophe sanitaire ; des mesures temporaires de contrôle des prix Et ces mesures doivent être proportionnées aux risques encourus. Par conséquent, les ministres ont le pouvoir de prescrire par arrêté motivé toutes les autres mesures qui s’inscrivent dans le cadre défini par le Premier ministre.

 

 

Concernant le point sur les sorties d’argent effectuées par le ministère du Travail, il affirme que lors de la fête du travail du 1er mai 2020, la ministre a sorti de l’argent, qu’elle a remis à certaines centrales syndicales. De quelle fête du travail s’agit t-il, considérant qu’il n’y en a pas eu officiellement cette année ? En effet, a chaque manifestation, le gouvernement rend public un programme, qui planifie la remise des médailles et le planning de la parade du défilé. A quel moment la célébration s’est-t-elle effectuée ce 1er mai 2020, pendant la période du confinement ? Ci-dessous, un message que monsieur Philippe Djoula avait adressé en son temps à ses pairs des autres confédérations syndicales, en prélude à ce fameux 1er mai 2020 virtuel, en plein confinement du grand Libreville.

 

 

« Chers partenaires, à la suite de notre réunion avec madame le Ministre, je vous informe que monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement, a validé les principales propositions faites lors de la réunion du 28 avril 2020, à savoir : – organisation du 1er Mai 2020 à Arambo avec la participation des responsables des 17 organisations syndicales partenaires, – Mise à disposition de l’accompagnement financier prévu pour le 1er Mai. Ce montant servira notamment à la sensibilisation de vos adhérents sur la Covid-19 et l’organisation ultérieure des décorations, – Organisation postérieure des décorations, dès la fin de la pandémie de la Covid-19 ».

 

 

Au regard de ce qui précède, nous constatons pour le fustiger, que le point sur l’annulation de l’arrêté N° 0052/MEFPTFPDS du 10 avril 2020, fixant le taux d’allocation du chômage technique, n’a été en réalité qu’une diversion, pour cacher sa frustration personnelle, pour ne pas avoir été à la caisse cette fois. Un acte, que le bureau national exécutif, ne saurait cautionner, car en violation des dispositions de l’article 346, du code du travail gabonais, relatif a l’indépendance financière vis à vis des employeurs ou du gouvernement.

 

 

C’est pourquoi, le bureau national exécutif de la Cosyga, tient à se démarquer d’une telle démarche isolée, engagée par monsieur Philippe Djoula, qui n’honore pas notre organisation. Concernant la Cour des comptes, le Bureau national exécutif s’intéresse également a elle, pour qu’elle fasse un audit des subventions encaissées par la Cosyga à ce jour.

 

 

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