Insalubrité : Le président gabonais ‘’désavoue’’ les maires de Libreville, Owendo et Akanda

LIBREVILLE (Equateur) – Parmi les sujets évoqués par le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, le vendredi 6 décembre dernier, l’insalubrité des communes de Libreville, Owendo et Akanda, figurait en bonne place. Devant l’incapacité des maires d’arrondissements à régler ce problème qui expose gravement la santé des populations, le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, appelle à une action concertée et urgente du gouvernement et de tous les acteurs concernés par la question.  

 

La montée incontrôlable de l’insalubrité dans les communes de Libreville, Owendo et Akanda, inquiète le président gabonais, Ali Bongo Ondimba. En effet, en circulant dans les différentes artères des trois villes de la province de l’Estuaire, on est abasourdi par la présence des tas d’immondices dont la puanteur ne laisse personne insensible. Avec les pluies diluviennes qui ne cessent de tomber depuis plusieurs semaines, il faut craindre des maladies, surtout pour ceux qui habitent à proximité des ordures.

 

Les maires d’arrondissements qui ont pourtant juré de régler le problème de l’insalubrité, afin de préserver la santé de leurs administrés, semblent dépassés et impuissants. C’est le cas par exemple du maire de Libreville, Léandre Nzué, qui avait déclaré lors de son installation en mars dernier, « rendre Libreville propre, belle, attrayante et prospère », notamment en s’attaquant à l’insalubrité. « Je vais m’attaquer avec détermination à la question de l’insalubrité (…) », avait-il martelé.

 

Dix mois après les déclarations du maire, Libreville croupit toujours dans une insalubrité notoire. La société Averda qui arrivait tant bien que mal à contenir ces déchets et ordures par un ramassage quotidien et régulier, a vu son contrat rompu par Léandre Nzué, pour avoir réclamé le paiement d’une dette qui s’élevait à 20 milliards de FCFA. Conséquence, l’insalubrité s’étend dans toute la ville.

 

A Owendo, la situation semble moins dramatique. La mairesse Jeanne Mbagou qui veille au grain, sillonne de temps à autre les différentes artères de sa commune. Si insalubrité il y a dans certains quartiers d’Owendo, cela est plutôt dû à l’incivisme des riverains, qui refusent de déposer leurs ordures dans les bacs. « Notre ville a besoin d’être propre et c’est l’affaire de tous », avait-elle déclaré  ces derniers. Mais malgré la bonne volonté de Mme Mbagou, l’insalubrité est bien présente dans quelques quartiers tels qu’Alénakiri et Akournam.

 

S’agissant de la commune d’Akanda, son maire Grégory Laccruche Alihanga qui se retrouve aujourd’hui en prison pour une affaire de corruption, avait aussi promis en février dernier à travers son compte tweeter, répondre à deux ambitions à court et moyen terme : « Ce dimanche 3 février, j’ai été élu maire d’Akanda. Avec la majorité municipale, nous avons deux ambitions : répondre à vos préoccupations quotidiennes (école, logement, transports…), et faire d’Akanda une cité moderne, propre et attractive », avait-il soutenu.

 

Malheureusement, aucune de ces deux ambitions, en particulier faire d’Akanda une cité propre, n’a été réalisé. Cette jeune commune qui est également confrontée à des problèmes de canalisation et d’inondations, croule au quotidien sous le poids des ordures.

 

Au regard de tout ce qui précède, il est donc compréhensible, que le Chef de l’Etat, conscient de l’incapacité des maires à régler la question de l’insalubrité qui menace la santé des populations, « a instruit le gouvernement et l’ensemble des acteurs concernés de mener une action concertée et urgente, afin de remédier à l’état d’insalubrité aggravée … dans les communes de Libreville, d’Owendo et d’Akanda », a souligné le porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha.

 

Ainsi donc, en sollicitant le gouvernement et l’ensemble des acteurs concernés par la question de l’insalubrité, il est évident que le Chef de l’Etat ‘’désavoue’’ ces maires, qui n’arrivent pas à juguler l’insalubrité dans leurs communes respectives. Il faut donc s’attendre dans les prochains jours, comme il est désormais de coutume, à l’intervention de l’armée pour accomplir cette tâche de ramassage d’ordures, en attendant qu’un autre opérateur soit trouvé pour remplacer Averda.

 

 

James RHANDAL

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