Fête du 1er Mai : Discours intégrale de Jocelyn Louis Ngoma, président du SYNA-CNSS, 1er secrétaire général adjoint de la COSYGA

LIBREVILLE (Equateur) – Le Gabon, à l’instar de la communauté internationale célèbre ce vendredi 1er mai, la traditionnelle fête des travailleurs. A cette occasion, Jocelyn Louis Ngoma, président du Syndicat national de la Caisse nationale de sécurité sociale (SYNA-CNSS) et 1er secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), exhorte l’ensemble des travailleurs du Gabon, à coordonner leurs actions pour ralentir la propagation du Covid-19, qui a déjà touché plus de 270 personnes.  

 

 

Chers camarades,

 

 

La Fête du travail tire ses origines dans les manifestations des salariés américains qui réclamaient en 1886 la journée de travail de 8 heures. En effet, Le 1er mai 1886, une grève généralisée suivie par 400.000 salariés, paralyse un nombre important d’usines à Chicago. Comme d’autres travailleurs, ils réclament la journée de 8 heures de travail. Mais les patrons vont s’y opposer et le mouvement s’éternise jusqu’au 4 mai 1886. Lors d’une manifestation, une bombe explose et les policiers de leur côté ripostent. Si les manifestants obtiennent gain de cause, le bilan est lourd avec plus de dix morts.

 

Depuis ce jour, Les travailleurs célèbrent cet évènement les 1er Mai de chaque année. Cette année, les travailleurs du monde entier Commémorent la fête du travail en pleine grave crise sanitaire mondiale. Une crise aux répercutions incommensurables, sur les plans économique et sociale. Selon la destinée qui a été la leur, chaque travailleur éprouve des sentiments qui lui sont propres. Victoire ou défaite, libération de l’injustice et de la domination de l’employeur ou passage à un nouvel état de dépendance, division, nouvelles alliances, énormes déplacements des centres de force, etc…

 

Le caractère de ce 1er mai 2020, revêt une importance historique décisive dans le monde, en effet, cette crise nous a fait prendre conscience de l’importance de la prévention des risques professionnels. En ce qui nous concerne, nous travailleurs du Gabon, nous célébrons cette journée confiné, et cela s’impose. Que nous ménagions nos sentiments nous-mêmes ou que d’autres le fassent ne nous avance à rien. Ce qu’il nous faut et qui nous est donné, c’est la force de voir la vérité en face dans toute la mesure du possible, sans l’enjoliver ni la considérer partialement.

 

Chers camarades,

 

Le 1er mai est avant tout, une tradition. Un jour où, les travailleurs célèbrent leurs martyrs, en se souvenant des souffrances qu’ils ont dues subir pour que nous ayons des droits aujourd’hui. C’est également un jour de réflexion sur le cours de notre histoire. Plus nous abordons ce jour avec franchise et plus notre liberté est grande d’en assumer les conséquences. Pour les travailleurs du monde entier en général, en particulier ceux du Gabon, le 1er mai 2020 n’est pas un jour de fête. Ceux qui vivent cette journée en toute lucidité, se souviendrons des moments tout à fait personnels et par là très différents les uns des autres.

 

En effet, pendant que certains sont chez eux, d’autres ont tout perdus, notamment, le travail et la dignité et parfois la vie. Ce jour-là, certains sont également guéris, d’autres faits prisonniers et condamnés à mort par le covid’19. Certains travailleurs sont remplis d’amertume face à des illusions détruites, et d’autres, remplis de reconnaissance pour leur vie encore épargnée. Choisir immédiatement une orientation claire est difficile.

 

L’incertitude remplit le monde. Notre destin se trouve dans les mains de l’ennemi invisible. Mais notre capitulation est inconcevable. Ce qui se passe est terrible, précisément aussi pour bon nombre des employeurs. Allons-nous retrouver l’ensemble des membres de notre famille à la fin de tout ca ? Nos regards devront se porter en arrière vers le sombre abîme du passé et en avant vers un sombre avenir incertain. Nous n’avons en vérité aucune raison de prendre part en ce jour à des célébrations de la victoire. Nous avons, au contraire, toutes les raisons de considérer le 1er mai 2020, comme la fin d’une fausse orientation de l’histoire et comme la naissance de l’espoir d’un avenir meilleur.

 

Le 1er mai 2020 doit être une journée de souvenir. Se souvenir, cela signifie évoquer un événement avec toute la sincérité et la franchise nécessaires pour que cet événement s’imprime dans notre fort intérieur. Ce processus nous oblige à faire preuve d’une grande sincérité. C’est ici l’occasion pour nous, d’évoquer le souvenir de tous les morts du covid’19 à travers la planète. Nous évoquons donc, le souvenir de tous les peuples victimes de la pandémie, surtout des innombrables citoyens italiens et américains qui ont payés le prix fort.

 

Nous travailleurs gabonais, évoquons dans le deuil le souvenir de nos compatriotes du corps médical, qui se sacrifient tous les jours au front, en tant que soldats, pour sauver des vies. Les travailleurs se souviendront toujours de ce jour, ou la pandémie a été déclarée. Ce que nous cherchons, en tant que travailleurs, c’est le maintien de nos acquis sociaux, durement gagné, parfois au prix du sang.

 

Chers camarade,

 

Apres notre indépendance, il n’y a pas eu de défi pour le Gabon qui dépende autant de la solidarité de tous ses enfants. C’est pourquoi, nous croyons fermement que nous réussirons ce défi, si tous les citoyens le considèrent vraiment comme leur défi. Cependant, nous constatons avec indignation que certains n’ont pas encore compris à quel point la situation était grave. Nous ne pouvons donc qu’appeler tout le monde à se comporter de manière raisonnable, pour ne pas avoir à subir des mesures plus drastiques. C’est pourquoi, nous vous exhortons a la coordination de nos actions, pour ralentir la propagation du virus et prendre soin les uns des autres, car notre destin est lié. Alors, observons strictement les mesures de sécurité et d’hygiène individuelle préconisées, sur le plan national et international.

 

 

Je vous remercie !

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